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KREATOR / DIMMU BORGIR @ Olympia (03/12/18)

Le 3 décembre dernier, c’était à l’Olympia qu’il fallait être. Pour les amateurs de thrash metal, de black metal symphonique, de hardcore ou de death metal suédois, il y en avait pour tous les goûts pour le “European Apocalypse Tour”.

18h10 pour débuter un concert, on sait que cela s’annonce difficile pour l’opener. Et ce fut le cas pour BLOODBATH qui avait la lourde tâche d’ouvrir le bal dans une salle à peine remplie. Bien qu’il s’agisse de sa première venue dans la capitale, Bloodbath est loin d’être inconnu au bataillon. Étant présents au Sylak cet été, au Motocultor l’année précédente, mais également au Hellfest en 2015 et 2010, une partie de l’audience est familière avec le death metal des Suédois. Et pour ceux qui ne connaissaient pas, on reconnaît des têtes connus entre le chanteur Nick Holmes (Paradise Lost), Andres Nyström (Katatonia) ou encore le batteur Martin Axenrot (Opeth, Witchery). Bloodbath nous présente son dernier opus “The Arrow Of Satan Is Drawn” sorti en octobre dernier via Peaceville. Bloodbath c’est un mélange habile entre une voix rauque et agressive, une batterie extrême et brutale mélangées à des riffs mélodieux. C’est aussi tout un univers esthétique. Pour le plus grand bonheur de nos amis photographes, le groupe sera plongé pendant la quasi totalité du set dans une lumière rouge sombre. On note un contraste intéressant entre les tenues plutôt classiques, comme celles du chanteur, un simple costume noir et blanc qui semble à première vue bien taillé, mais une jolie croix renversée se pendant à son cou rend à la tenue une dissonance assez flagrante. De plus, leurs visages étant d’un pale cadavérique tachetés de rouge sang, on rentre un peu plus dans le thème de la soirée. Et il suffit de regarder la pochette d’album pour en constater l’univers morbide et sanguinaire de la formation, un peu à l’instar de la tête d’affiche de ce soir. Le début de la messe a commencé.

Après un petit temps de répit qui a permis a l’Olympia de doucement se remplir, HATEBREED prend possession de la scène. L’un des groupes pionniers du metalcore américain démarre son set avec “To The Threshold”, et à peine les premières notes jouées, l’ambiance de la salle change complétement. Le public n’attend pas plus longtemps pour commencer à s’amuser en faisant toute sorte de moshpit, circle pit et wall of death. On sent l’auditoire résolument plus réveillé que pour leur prédécesseur. En même temps, est-ce très étonnant ? A force, on finit par savoir que Hatebreed à un concert signifie boucherie à taille réelle dans l’assemblée. A mi-chemin entre le punk et le thrash metal et après presque vingt ans d’activité, Hatebreed ne perd toujours pas de sa superbe auprès de son nombreux public. Le dernier album “The Concrete Confessional” sorti en 2016 via Nuclear Blast sera peu représenté ce soir, le groupe préférant interpréter des morceaux phares tels que “Destroy Everything”, par exemple. Be careful what you wish for.

Et la messe continue et prend un tout autre tournant avec DIMMU BORGIR. Après quatre longues années d’absence sur le devant de la scène, la formation reprend la place-importante- qu’elle occupait dans le champ black metal. De retour avec “Eonian“, sorti plus tôt cette année, Dimmu Borgir ne cesse de se réinventer et d’accroître son champ musical. Encore plus mélodique et symphonique que les albums précédents, encore plus accessible également, l’album prend tout son sens sur cette scène majestueuse. Semblablement à ce nouvel opus, la messe démarre avec “The Unveiling”, une longue introduction qui ne fait qu’intensifier l’impatience de l’audience. Shagrath et ses compagnons prennent possession à leur place respective et c’est la folie dans l’Olympia.

 

 

L’ambiance lourde et presque angoissante se fait sentir pendant tout le long du set. Le groupe fait l’impasse sur les longs discours. A quoi bon parler ? La musique, la scène, les tenues parlent d’eux mêmes. L’instrumentation prend un ampleur bien différent que sur le dernier disque notamment sur des titres tels que “Council Of Wolves And Snakes”. Les classiques seront tout de même interprétés comme “Mourning Palace” qui clôturera le set.

 

 

Le dernier groupe qui vient achever la soirée est KREATOR. Pour le plus grand plaisir de l’audience, le mythique “Run To The Hills” est joué dans son intégralité en guise d’intro. La bande finit par prendre possession de l’Olympia avec “Enemy Of God”, et nous sommes d’emblée plongés dans l’univers si singulier de Kreator. Une scène à peine plus modeste sublimée par un très bon jeux de lumières et par des écrans à l’arrière projetant certains clips et images tout aussi gais et charmants les uns que les autres. L’imagerie a toujours été un point fort chez les Allemands, on y voit Satan sous toutes ses formes. De toute façon, Satan, l’antéchrist, la violence sont les thèmes récurrents de la formation.

 

 

On a droit à un peu de douceur lorsque la bande de Mille Petroza interprète “Fallen Brother” accompagné de ses grands écrans diffusant des portraits des grands artistes partis trop tôt: Lemmy, Bowie, Vinnie Paul, Amy Winehouse et bien d’autres. L’instant émotion ne dure pas longtemps et Kreator reprend les armes avec “Flag Of Hate”, extrait du tout premier opus du groupe. Le public est en total symbiose avec la musique extrême, brutale et intense de Kreator. Rien ne les arrête et l’ambiance atteindra son apogée à la fin du set lorsque le groupe jouera les morceaux les plus connus tels que “Hordes Of Chaos (A Necrologue For The Elite)”, “Phobia” ou encore “Pleasure To Kill”, qui finira le show sous une tonne de confettis.

 

 

Après plus de quatre heures de shows et de succession éclectique de groupes, il est temps de fermer les portes de l’Olympia.