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IRON MAIDEN @ AccorHotels Arena (06/07/18)

En ce début du mois de juillet, la capitale voit déferler pendant deux jours des T-shirts à l’effigie de l’un des plus grands groupes de heavy metal britannique. Une armée envahit les rues ainsi que les terrasses pour prendre des forces avant de voir le sextette londonien connu sous le nom d’Iron Maiden. Après avoir enflammé le Hellfest, le voici prêt à mettre le feu aux poudres sur la scène de Bercy pour deux concerts très attendus dans le cadre de la tournée “Legacy Of The Beast”

Les anciens le savent, la setlist ne devrait pas changer sur l’ensemble de la tournée, car chaque chanson est millimétrée pour correspondre à son décor. L’improvisation n’est donc pas de mise, mais cela permettra à ceux et celles qui n’ont pas pu être à Clisson et à la première soirée d’en profiter pleinement. Le temps de rentrer dans l’enceinte de l’AccorHotels Arena et d’échanger nos anecdotes et expériences concernant le groupe que nous filons trouver une place de choix, ignorant les stands à snacks et le merchandising dont le point commun est le prix exorbitant de chaque article.

La scène est bien dégagée et offre une visibilité parfaite pour l’ensemble de la salle. Cette fois, ce n’est plus la fille mais bien le fils de Steve Harris qui ouvre les hostilités à la six cordes avec son groupe, THE RAVEN AGE. Ayant également assuré les premières parties pour Anthrax, la formation assure un metal plutôt mélodique en profitant de la chance d’être propulsé dans le grand bain sous bonne tutelle. La foule est réceptive, mais l’énergie du groupe n’est pas suffisante pour masquer une redondance dans les compositions très inspirées de la Vierge De Fer. Un set agréable, mais non inoubliable.

La salle se vide pour profiter de l’entracte pour le rituel bière-clope-toilettes, avant que retentisse “Doctor Doctor” du groupe UFO, où des militaires dévoilent les amplis et l’emplacement de la batterie sous toiles de camouflage militaire. La salle s’éteint, et Churchill apparaît sur les écrans. Les archives laissent place à un écran de fumée, et le riff de “Aces High” retentit alors que surgit au dessus de nos têtes un véritable Spitfire suspendu et manoeuvré par une équipe de techniciens. Surgissant comme un diable hors de sa boîte, Bruce Dickinson et bientôt la soixantaine au compteur, formidable maître de cérémonie monté sur ressort que nous ne pourrons pas arrêter de la soirée.

 

 

Après un “Where Eagles Dare” savoureux, “2 Minutes To Midnight” a failli poser soucis comme le montre le visage de la véritable tête pensante, Steve Harris. Le rythme fut victime d’un changement, ce qui n’entamera pas l’enthousiasme du public. Une légère fausse note qui passera inaperçue, car le reste est exemplaire. En commençant par un discours de Dickinson, en français dans le texte s’il vous plaît. IRON MAIDEN est l’un de nos favoris dans nos contrées, et il fait également savoir qu’il adore être ici en nous gratifiant de nombreuses venues. Ici, on parle guerre, liberté, et surtout foot car c’est la seconde passion de nos amis Anglais. Harris a même pu taper du ballon rond dans la matinée, malgré un concert la veille.

 

 

Le show se poursuit, avec son lot de titres cultes allant de “The Trooper” accompagné d’un duel au sabre avec un Eddie géant à “Fear Of The Dark”, chacun possédant sa propre imagerie où personne n’en perd une miette. Une expérience dont on ne peut se lasser, car elle est orchestrée de main de maître et avec une passion débordante. La particularité d’Iron Maiden, c’est de jouer chaque chanson comme si c’était la dernière. Chaque musicien est trahi par son expression, même Dave Murray ne peut s’empêcher de laisser filer un rictus alors qu’il est concentré comme jamais. Dickinson se permet de taquiner chacun d’entre eux, avec un esprit bon enfant et une complicité dont chaque formation devrait en tirer une leçon. Nos yeux ne savent où donner de la tête, le sens du détail a encore frappé.

 

 

“Run To The Hills” constitue le baroud d’honneur, laissant place après des remerciements chaleureux aux sifflements de “Always Look On The Bright Side Of Life”, bande originale de “La Vie De Brian” des Monty Python.

 

 

Cela résume notre état d’esprit, n’ayant pas vu les deux heures de concert défiler à toute vitesse. Un sourire béat sur nos visages, signe de notre présence la prochaine fois que ces six gaillards viendront nous saluer. Oui, c’est un bel héritage qu’ils nous laissent.

Setlist :

Aces High
Where Eagles Dare
2 Minutes To Midnight
The Clansman
The Trooper
Revelations
For The Greater Good Of God
The Wicker Man
Sign Of The Cross
Flight Of Icarus
Fear Of The Dark
The Number Of The Beast
Iron Maiden
—-
The Evil That Men Do
Hallowed Be Thy Name
Run To The Hills