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HELLFEST 2017 – Jour 3 (18/06/17)

Troisième et dernier jour avec la journée qui semble être la plus faible sur les MainStages et en compagnie de Linkin Park. Heureusement les tentes promettent du lourd !

WHILE SHE SLEEPS (Warzone) – Quoi de mieux pour se réveiller définitivement en ce dernier jour que les furieux de While She Sleeps. Fort d’un excellent dernier album “You Are We“, nul doute que les Anglais comptent bien en découdre et montrer de quoi ils sont capables. Le groupe débute son set par le titre éponyme fédérateur et les premiers nuages de poussière font leur apparition. L’énergie et la puissance sont telles qu’il ne faut en effet pas longtemps pour qu’elles soient transmises à l’audience. “Brainwashed” enfonce le clou sans répit. Puis vient ce genre de moment magique qu’on ne voit que dans cette “zone de guerre”. Le frontman Lawrence Taylor se lance dans la fosse, court jusqu’à la tour régie son qu’il escalade avant de se jeter de quatre ou cinq mètres de haut dans la foule venue se masser en dessous et de slamer jusqu’à la scène. Six morceaux et trente petites minutes auront suffi à While She Sleeps pour retourner la Warzone et mettre tout le monde d’accord un dimanche midi.

THE VINTAGE CARAVAN (Valley) – Allons se rafraîchir sous la Valley avec un vent frais venu d’Islande. Le classic rock teinté de stoner de The Vintage Caravan fait du bien en ce dimanche midi très chaud et le public ne s’y est pas trompé quand on voit l’affluence sous le chapiteau. Le jeune trio semble commencer à disposer d’une solide réputation et va démontrer que cela est amplement mérité. Avec une grosse énergie communicative et un sourire permanent, les musiciens vont dérouler un set impeccable et bourré de talent. C’est bien simple, on ne peut s’empêcher de se laisser emporter et de ressentir une certaine positivité transmise par la joie non feinte d’un groupe tout simplement heureux de jouer. Il y a ceux qui surfent sur la vague revival et ceux qui le font par passion, The Vintage Caravan fait partie de la deuxième catégorie et il le fait bien. Et c’est sous des applaudissements nourris et mérités que le trio conclura son show.

 

 

MOTIONLESS IN WHITE (MainStage 01) –

 

HIRAX (Altar) –

 

BLACK STAR RIDERS (MainStage 01) – Anciennement Thin Lizzy -du moins la formation qui tournait sous ce nom quand bien même le mythique Phil Lynott n’est plu- c’est aujourd’hui sous ce nom que le groupe évolue. Sous la houlette de Scott Gorham mais également de Ricky Warwick, BSR a à ce jour sorti trois albums depuis 2013 dont le dernier “Heavy Fire” (2017) chez Nuclear Blast Records. Le set est donc principalement composé de morceaux originaux tirés des trois opus dont “All Hell Breaks Loose” qui lance parfaitement le show. Suivront également “The Killer Instinct” ou bien “Bound For Glory”. Le hard rock classique est plaisant, bien que pas vraiment transcendant. Sur scène comme en face de celle-ci, le plaisir est partagé. La reprise de “The Boys Are Back In Town” rencontre un franc succès, comme prévu, et il serait bon de revoir Thin Lizzy -dans sa forme la plus récente- pour un live 100% best of. Enfin la traditionnelle “Whiskey In The Jar” mettra fin à ces grosses quarante minutes teintées de nostalgie.

 

 

A DAY TO REMEMBER (MainStage 01) –

 

DEVILDRIVER (MainStage 02) – Deux dates françaises, deux festivals. Après le Download Festival France la semaine précédente, les Californiens ont aujourd’hui pour mission d’ambiancer l’Ouest de la France. A trois morceaux près, le concert est, sur le papier, identique. Le dernier album en date “Trust No One” (2016) n’est malheureusement présenté qu’au travers de “Daybreak”, le reste du set consistant à un gros best of des familles. N’ayant pas tourné en tête d’affiche dans nos contrées, il est fort regrettable d’entendre les nouveautés. Néanmoins cela n’empêchera pas les festivaliers de passer un bon moment. Il suffit pour cela d’observer le pit et l’énorme nuage de poussière qui s’en dégage. Comme toujours, “End Of The Line”, “Clouds Over California” et “Meet The Wretched” sont de véritables bijoux musicaux taillés pour le live et DevilDriver nous le fait bien comprendre ! Comparé au week-end précédent, la balance et les conditions techniques semblaient bien meilleures, le rendu le fut lui aussi !

 

 

ALTER BRIDGE (MainStage 01) – Trois ans après un passage remarqué sur cette même scène, revoilà Alter Bridge avec le même soleil et les mêmes lances à eau de sortie. Quand on voit que le groupe a du mal à remplir un Zénith à Paris, qu’il a même annulé sa date prévue il y a quelques mois et qu’il passera finalement cet automne à l’Elysée Montmartre bien plus petite, on est forcément surpris de voir tant de monde devant la MainStage. Mais c’est tant mieux ! Surtout quand on connait le talent et les prestations du groupe. Ce dernier va miser sur ses tubes incontournables et jouera seulement deux titres du nouvel album “The Last Hero“. Choix certes dommageable mais prévisible et logique dans le cadre d’un festival avec une heure de jeu. Comme à son habitude, Myles Kennedy impressionne en tant que frontman de part son charisme, sa voix et son jeu de guitare, tout lui semblant facile. S’il y a peu de surprises dans le set des Américains lorsqu’on les a déjà vus, force est de constater qu’on prend malgré tout toujours autant de plaisir à admirer leur maîtrise et à écouter des morceaux tels que “Blackbird”, “Ties That Bind” ou “Rise Today”. Mais un peu plus de variété serait tout de même le bienvenue !

 

 

BLUE ÖYSTER CULT (Valley) – Culte, c’est bien le mot ! Eric Bloom et Buck Dharma ont traversé les 70′, 80′, 90′, 00′ et BÖC et sa musique sont toujours là en 2017. Cette année marque le quarante-cinquième anniversaire de la sortie du premier album, c’est dire la folle longévité qu’a/a eu ce groupe. Bien que le line up fut assez régulièrement chamboulé, les créations elles ne l’ont pas été. Le set est essentiellement axé sur les premiers albums sortis durant les années 70. “Agents Of Fortune” (1976), “Blue Öyster Cult” (1972) et “Tyranny And Mutation” (1973) sont majoritairement mis à l’honneur. Lancé sur “The Red & The Black”, le premier grand classique “grand public” arrive tôt dans le set avec “Burnin’ For You”, frissons garantis ! Une version allongée de “Then Came The Last Days Of May” qui permet à la magie de ne pas retomber. Puis avant le rappel, deux autres classiques avec l’effrayant “Godzilla” et l’indétronable “(Don’t Fear) The Reaper” qui enchante une foule en délire. “Hot Rails To Hell” avec Richie Castellano et enfin “Cities On Flame With Rock And Roll” mettent un point final à cette messe. Une Valley qui déborde, un son au top, un lightshow parfait, tout était parfait ! Ils auraient bien évidemment mérité d’être sur une MainStage mais la proximité et l’intimité qu’a installé le cadre de ce live vont bien au-delà. Clairement l’un des moments marquants de cette édition 2017.

 

 

SCOUR (Temple) – Mais savez-vous qui revient au Hellfest ? Un certain Philou. Monsieur Philou. Phil Anselmo ! Cette fois-ci il n’est ni question de MainStage ou de Valley, mais bien de la Temple (peut-être visitera-t-il toutes les scènes avec d’autres projets). Formé en 2016, Scour est une formation estampillée black metal. Entouré de John Travis (Pig Destroyer), Derek Engemann (Cattle Decapitation), Chase Fraser et Jesse Schobel, il serait presque possible d’y apposer une étiquette all star, car nous n’avons clairement pas à faire à de petits joueurs. Avec un EP six titres à son actif, le groupe déploie une musique intense qui semble captiver la foule. Bien que le chant de Phil tende plus vers un grindcore qu’un black metal, le tout trouve preneur. En revanche, gros point noir, et Phil s’en fout totalement au passage, mais le fait de lire les paroles sur scène et de jeter les paroles au public une fois le titre en question fini, autant dire que c’est plus que moyen… Deux reprises mettent fin à la prestation : “Massacre” de Bathory et “Strength Beyond Strength” de Pantera. Quel plaisir de revoir Phil, ce dernier semblant en forme, ne reste plus qu’à espérer que DOWN nous revienne vite !

 

 

METAL CHURCH (Altar) – Grosse rareté sous la Altar puisque Metal Church ne s’est pas produit en France depuis 1994 ! Et qu’avant ça il n’y avait joué qu’en 1987. Ce groupe culte de heavy thrash a vu le retour il y a deux ans de Mike Hown, présent au chant de 1988 à 1995, et a sorti un très bon onzième album en 2016 sobrement intitulé “XI”. Malgré l’événement, l’Altar est loin d’être remplie. Il n’est en effet pas facile de faire face à Clutch et au plus mainstream FIVE FINGER DEATH PUNCH. Mais cela n’entache en rien le plaisir du groupe qui monte sur scène en étant sincèrement heureux de jouer dans le cadre prestigieux du Hellfest. Jouissant de très belles lumières et d’un son plus que correct, le combo va dérouler son set de manière impressionnante musicalement et vocalement. Le frontman n’a rien perdu de sa puissance et semble très à l’aise sur scène. Côté setlist, Metal Church se concentrera logiquement sur les albums enregistrés avec Mike Hown. A la fin de l’heure de jeu on a le sentiment d’avoir assisté à quelque chose de particulier dans de très bonnes conditions et on ne pourra que se dire que les absents ont toujours tort.

 

 

CLUTCH (Valley) – Simplicité, efficacité. Clutch nous a, encore, retourné ! Les places valent chères sous la Valley, celle-ci est blindée de toute part et pour cause. Clutch + live = fiesta. Disposant d’un arsenal musical d’ampleur, quels morceaux seront piocher par Neil et ses acolytes ? Le dernier album en date “Psychic Warfare” s’impose de plus en plus aux yeux des fans. Alors que la transition après “Earth Rocker” fut un peu délicate, à force de live, il s’avère que cet album est très appréciable avec le temps, comme le bon vin voyons ! Il n’est donc pas étonnant de retrouver six morceaux tirés de celui-ci dont “Firebirds”, “Decapitation Blues” ou encore le groovy “A Quick Death In Texas” qui mettra la foule à contribution. Mais Clutch n’est pas sans les traditionnels “The Mob Goes Wild”, “The Regulator” ou “Burning Beard” ! L’osmose est totale entre les vieux titres et les plus récents et les futurs également ! Car oui, deux nouveaux morceaux sont interprétés et autant dire que le prochain album est d’ores et déjà sur notre liste ! S’il y a bien un bémol à émettre de ce live, c’est le lightshow. D’une faiblesse assez étrange, comparé à Blues Öyster Cult précédemment, le groupe est quasi plongé dans le noir. Enfin “Electric Worry” et “X-Ray Visions” mettent fin au concert tels un feu d’artifices ! Le set a tenu toutes ses promesses et le prochain album est attendu de pied ferme !

 

 

EVERY TIME I DIE (Warzone) – Alors que LINKIN PARK clôture la MainStage 01, peu de monde est présent pour le set des Américains de Every Time I Die sur la Warzone. Et pourtant, nous allons assister à un show particulier puisque le chanteur du combo est retourné aux Etats-Unis au chevet de sa fille. Ce sont donc les chanteurs Ryan McKenney (Trap Them), Jeremy DePoyster (The Devil Wears Prada), Lawrence Taylor (While She Sleeps) et Griffin Dickinson (SHVPES) qui vont venir prêter mains fortes et démontrer cette belle solidarité qui règne dans le monde du hardcore. Un show qui sera donc forcément un peu brouillon mais bourré de naturel, de sincérité, et de fougue. Un grand moment dont le point d’orgue restera l’envahissement de la scène par une large partie du public faisant slammer guitariste et chanteur pour un dernier moment de communion. Nous ne pouvons donc que tirer notre chapeau à Every Time I Die pour avoir maintenu son set malgré les conditions. Et une fois n’est pas coutume, c’était à la Warzone qu’il fallait être.

EMPEROR (Temple) – Après avoir célébré le vingtième anniversaire de “In The Nightside Eclipse” (1994) en 2014, place aux vingt ans de “Anthems To The Welkin At Dusk” (1997) ! Ihsahn et Samoth sont cette-fois ci accompagnés par Trym Torson à la batterie, ainsi que Tony “Secthdamon” Ingebrigtsen à la basse et enfin Einar Solberg aux claviers. Le programme est une nouvelle fois très simple. L’album dont il est question, le second, est joué dans son intégralité. Le set déjà entamé, c’est durant “The Loss And The Curse Of Reverence” que nous arrivons sous la Temple. Force est de constater que la formation est à nouveau très attendue par les festivaliers, d’une en raison de sa musique et son immense influence envers de nombreux groupes actuels mais également par sa rareté, car Emperor ne tourne plus, hormis quelques occasions comme les deux tournées citées précédemment. Entre amateur, fan de la première heure ou simple curieux, le parterre est d’ailleurs très divers. Les conditions techniques sont plutôt bonnes même si les guitares sont parfois trop tranchantes et froides. Passé la première partie, trois titres mettent un poil final au récital : “Curse You All Men!”, “I Am The Black Wizards” et “Inno A Satana”. Sorti en 1999, “IX Equilibrium” fêtera ses vingt ans *faites les comptes* prochainement. Une énième occasion de revoir Emperor souffler ses bougies en Europe ? La suite au prochain épisode.

 

 

La fin de soirée est dense et les choix difficiles à faire. Alors que Linkin Park termine sous set devant une foule importante -concrètement il était naturel de se poser la question de la présence ou non du public- HAWKWIND rend toute la Valley dans un état second. Enfin SLAYER sur la MainStage 02 assène un set ultra classique et puissant, tandis que THE DILLINGER ESCAPE PLAN investie la Warzone pour une dernière remarquée.

 

 

C’est ainsi que se termine cette nouvelle -et très réussie- édition du Hellfest Open Air Festival. Ne reste plus qu’à dresser le bilan de ce week-end en enfer ! A l’année prochaine Clisson !

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