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G3 @ La Seine Musicale (16/04/18)

Amateur de six cordes, la célèbre tournée impulsée par Satch’ en 1995 fait son grand retour en région parisienne ! Un événement à ne pas manquer.

C’est à La Seine Musicale à Boulogne, que les aficionados de technique et de mélodie se sont donnés rendez-vous en ce début de semaine. Le G3 fait son retour en France et le package 2018 à de quoi donner envie. Le programme est chargé et le premier entrant fait d’ores et déjà face à un public nombreux. ULI JON ROTH (ex-Scorpions), et son style unique, apparaît sous les applaudissements et démarre sans attendre. Accompagné d’une large formation : deux guitares, basse, batterie et claviers, les joutes musicales se veulent denses d’emblée. Après “Sky Overture”, ce sont des titres des Scorpions qui sont mis à l’honneur avec le groovy “Sun In My Hand” ou bien “We’ll Burn The Sky”. La démonstration est évidemment de haute volée au travers de son style si particulier. On regretta cependant la superposition de tous ces instruments qui rendent l’ensemble brouillon par moment, avec seul Uli qui est mis en avant. Une question de réglage ou d’acoustique ? Curieux. Enfin “The Sails Of Charon” met fin à cette première partie, avec une assemblée mise enfin à contribution. A noter qu’Uli a dédié l’un des morceaux à son frère récemment décédé.

 

 

Tout autre univers, tout autre style et technique, place à la machine : JOHN PETRUCCI. Le guitariste de Dream Theater est un abonné du G3 et tient le record de participation, en tant qu’invité. Exit les mélodies old school et l’atmosphère bohème, place au progressif et à une technique d’une précision chirurgicale. Après “Wrath Of The Amazons” (qui n’est autre que le thème de “Wonder Woman”), JP s’attaque à “Jaws Of Life” tiré de son unique album solo “Suspended Animation” (2005). “Damage Control” et “Glasgow Kiss” issus de celui-ci sont également interprétés avec brio. Accompagné de Dave LaRue (basse) et de son comparse Mike Mangini (Dream Theater), la barre est haute, le talent nous parvient de toute part. Côté son, on s’y retrouve mieux, la seule guitare aidant, mais la basse de Dave est parfois inaudible. Ajouté à ces titres, deux nouveautés complètent son set. “The Happy Song” et “Glassy-Eyed Zombies”. Un set sans accro et captivant à souhait, évidemment plus metal également.

 

 

L’heure du boss, celui qui est à l’origine de cette orgie musicale depuis les années 90, le seul, l’unique JOE SATRIANI ! “Energy” extrait de son dernier album “What Happens Next” (2018) embrase la foule en un instant. “Catbot” fait de même et il n’en fallait pas moins pour que les spectateurs se lâchent davantage. “Thunder High On The Mountain” en fera tout autant quelques minutes plus tard. Il faut dire que le nouvel effort studio de notre alien préféré est excellent. Mais difficile de refuser un “Satch Boogie” n’est-ce pas ? Ou bien l’envoûtant “Circles” ? “Always With Me, Always With You” fera son petit effet aussi. Que dire ? Le son est parfait, les musiciens l’entourant qu’on ne présente plus sont plus que talentueux aussi. On assiste simplement à un mini concert de Satriani, sauf que l’audience entière est assise (caricature). “Surfing With The Alien” reste au placard mais c’est “Summer Song” qui met fin au récital en beauté.

 

 

Les trois sets étant finis, place au “G3 Jam” avec les trois mastodontes sur scène pour trois reprises : “Highway Star” de Deep Purple, “All Along The Watchtower” version Hendrix et enfin “Immigrant Song” de Led Zeppelin. Passons les morceaux, tout le monde connait ces standards du rock interprétés par des groupes/musiciens légendaires, concentrons nous sur les trois protagonistes du soir. Chaque partie solo est doublée pour chacun, les notes pleuvent. Joe, John et Uli démontrent toute la classe et le talent qu’ils dévoilent chacun d’une manière différente. Trois guitaristes, trois styles, trois manière de faire vibrer les gens, appelons ça un “guitar gangbang” !

 

 

Après près de trois heures de concert, direction la sortie ! Que retenir de ce G3 ? Un agréable moment pour tout amoureux de guitare. On regrettera néanmoins que le jam de fin ne soit constitué que de trois titres.