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FNAC LIVE PARIS 2018 : on y était !

Avec sa 8ème édition, la seconde sous le format de trois jours, le festival gratuit organisé par la Fnac et par la Mairie de Paris sur le Parvis de l’Hôtel de Ville et ses salons a pu accueillir vingt-huit artistes sur trois jours, confirmant son statut d’événement incontournable de l’été parisien. Si le line up est plutôt riche et éclectique, seule une poignée d’artistes a véritablement retenu notre attention.

 

 

ANGUS AND JULIA STONE – Curieux choix d’avoir mis le frère et la soeur Stone pour clôturer les trois jours du Fnac Live Paris 2018, mais qui n’est pas pour nous déplaire. Bien au contraire. Alors qu’on aurait pu penser que ce serait plutôt un artiste populaire taillé pour la jeunesse qui aurait l’honneur de terminer en beauté les trois jours de festivités, les organisateurs ont plutôt misé sur un show à l’ambiance bohémienne du duo australien folk/indie pop.

 

 

Durant une heure, pas de mise en scène grandiloquente, juste Angus et Julia Stone, accompagnés de trois musiciens et un écran en fond de scène diffusant des ambiances colorées en fonction des titres joués, comme sur “Snow” et une vidéo d’une voiture roulant sur un coucher de soleil violet. Moins d’un mois après un concert à l’Olympia, Angus And Julia Stone nous offrira une version light de son dernier set avec les mêmes moments forts (“Private Lawns”, “Big Jet Plane”), en ne retenant que les plus connus tels que “Nothing Else”, “For You” mais aussi “Grizzly Bear” qui n’a pas été joué à l’Olympia. Le tout sans oublier de mettre en avant le dernier album “Snow“. Le show se termine justement par la troisième piste “Chateau” avec un lâcher de confettis en guise de bouquet final. Simple mais efficace !

 

 

ASAF AVIDAN – Quel est le comble d’un artiste n’aimant pas se produire en festival ? C’est de les avoir tous fait comme Asaf Avidan. Manque de pot pour le premier jour de Fnac Live Paris, l’artiste se produit face à un public qui n’est pas du tout le sien, mais celui de MOHA LA SQUALE, qui jouera juste après Avidan.

Constitué d’une majorité de jeunes festivaliers, si certains d’entre eux réclameront dès le début du set le hit “Reckoning Song”, d’autres feront des remarques homophobes sur la voix et la carrure atypiques du chanteur (crête, tatouages). Ce dernier, ne comprenant pas français en fera abstraction, ne cessant de trinquer avec l’audience entre deux titres.

 

 

Asaf, loin d’être un showman, préfèrera le “moment authentique”. D’où la disposition intimiste de l’imposante scène, Asaf jouant et chantant assis sur un tabouret au centre entouré de ses divers instruments (guitares acoustiques, harmonica, tous, pads, machine à loops) dans une ambiance électro acoustique très roots. Des instruments qu’il n’a pas besoin au final, mais juste de sa voix totalement maitrisée, allant du grave à l’aigue, qui hérisse les poils ! Un moment très beau durant le coucher du soleil, avec comme point culminant, le final sur “Reckoning Song” interprété par un Asaf debout sur l’avancée de scène jusqu’à se rouler par terre sous les ovations !

 

 

JEANNE ADDED – Deux mois avant la sortie de son nouvel album prévu pour le 14 septembre, Jeanne Added présente en avant-première trois aperçus du successeur de “Be Sensational” (2015) dont les deux derniers singles, “Mutate” et l’éponyme “Radiate”. On note un virage davantage électro minimaliste, notamment soutenu par les nappes de claviers des deux claviers féminins et d’un batteur. Côté énergie, Jeanne ne cessera d’inciter l’assemblée à danser dès “It”, l’un des six morceaux joué tirés du premier album. Deuxième concert du jeudi oblige, la prestation prend fin sur la huitième chanson, la plus connue “Look At Them”.

 

 

L’IMPERATRICE – Premier groupe à fouler la Scène du Parvis, le sextette parisien, qu’on a vu et revu dernièrement à Solidays, se produit devant un parterre encore disparate, sans doute à cause de l’heure du set. Malheureusement, malgré tous les efforts de la chanteuse à sourire et à tenter communiquer, voir de faire danser les quelques festivaliers, la sauce ne prend pas durant les quarante-cinq minutes de set. Ces derniers ne tomberont pas sous le charme de cette musique disco pop pourtant dansante.

 

 

Au total, le Fnac Live Paris 2018 ce seront 100 000 festivaliers qui sont venus battre le pavé parisien sur trois jours, soit 10 000 de plus que l’an dernier. Cette hausse de fréquentation s’explique par la gratuité du festival, permettant ainsi au plus grand nombre d’accéder à la culture. Telle est la conviction commune de la Fnac et de la Mairie de Paris. Toutefois, notre constat reste le même : il y a toujours peu de rock à l’affiche à part quelques exceptions. A l’année prochaine !

 

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife