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FIRST AID KIT @ Salle Pleyel (26/11/18)

Afin de défendre leur quatrième album “Ruins”, les Suédoises de First Aid Kit investissent la belle Salle Pleyel.

La soirée débute avec un autre duo, les Français de BON AIR (ex-The Mellow). Leur set est assez en cohérence avec l’ambiance de la soirée. Le public découvrira (ou pas), la folk de Gaëtane Abrial (chanteuse, guitariste, siffleuse) et de son compère Guillaume Farré (chant/guitare/grosse caisse). Leur musique est douce, légère (pour ne pas dire inoffensive) et assez linéaire. Toutes les bonnes recettes de la folk à la The Lumineers (l’une de leurs références) sont bien au rendez-vous. A savoir le banjo, la guitare limite country, les “hey ho”, les refrains avec grosse caisse (trop forte au passage) et les sifflements, et ce sur les six morceaux. La Stéphanoise d’origine déploie une sacrée énergie (l’exercice difficile de la première partie) pour emporter le public, sans tout à fait y parvenir. Mais ne lui jetons pas la pierre. Le stage diving n’est pas la thématique de la soirée. Nous retenons la belle voix et technique vocale de cette dernière.

 

 

Après les vingt minutes habituelles dédiées au changement de plateau, l’auditoire est plongé dans le noir. La scène est alors éclairée par des lumières blanches dirigées vers trois boules à facette. Une intro, plutôt douce, est alors lancée. A tour de rôle, les trois musiciens accompagnateurs entrent en scène, devançant les deux soeurs Söderberg. C’est parti pour un long set de … quatre-vingt minutes de FIRST AID KIT.

 

 

Il y a tout de même de nombreux points positifs dans ce concert : la salle est magnifique et il fait chaud, contrairement à dehors. Le son et les lumières sont impeccables. Il faut admettre qu’elles chantent bien, pas toujours ensemble. Mais clairement elles ont des belles voix et les maitrisent. On salue le message anti-culture du viol salutaire à l’issue de “You Are The Problem Here”, titre par ailleurs très bien mise en scène pour sentir la tension du sujet. Petit coup de cœur pour l’idée de reprendre “Running Up That Hill” de Kate Bush. Pour l’idée, par pour le résultat qui reste trop plat. Ne sont pas Brian Molko qui le veulent.

 

 

La mise en scène est si bien effectuée à tel point que chacun des gestes semblent faux, maladroits. Johanna, qui est aussi bassiste, se met à genou à la fin de “The Lion’s Roar” pour mimer un solo guitare à la Jimi Hendrix, on attend toujours l’électricité. Même constat sur l’outro de “Kings Of The World” où Charly Oleg, du moins le son de son bontempi est invité. Klara se met à rouler de la tête pour jouer du cheveux (James Hetfield les a donc influencé). Tout cela passerait si c’était en lien avec le son. Et hop la voilà qu’elle demande la réplique au claviériste (lui-même pas dépourvu capillairement). A diverses reprises, les deux Suédoises iront traverser soudainement la scène, donnant l’impression qu’elles viennent de se souvenir qu’elles devaient le faire. Nous aurons même droit à un final de set bruitiste à la Nine Inch Nails. Enfin à la Reznor sous prozac, il ne faut pas pousser non plus.

 

 

Ce show donne l’impression que les petits plats ont été mis dans les grands, comme si First Aid Kit avait grandi trop vite. C’est indéniable, les deux savent chanter et s’économisent en rien sur ce plan. Klara donne l’impression d’une artiste bridée par le format de FAK dans lequel sa sœur semble être plus à l’aise. Ne nous y trompons pas non plus, ce n’était pas Rammstein qui était attendu ce soir. Le public voulait de cette douceur. Cette mission est bien remplie, même si musicalement on pourrait disserter des heures sur des compositions, par moment, bancales. Le costume semble juste trop grand. Mais elles ont du talent, restons donc optimistes et patients.