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TRIGGERFINGER @ Élysée Montmartre (25/11/17)

La folie Triggerfinger a envahi l’Élysée Montmartre samedi dernier pour une soirée made in Belgium aux côtés d’Intergalactic Lovers. Le trio est venu nous présenter son tout nouvel album “Colossus”, paru en août dernier.

C’est INTERGALACTIC LOVERS qui a pour mission de débuter les hostilités dès 19h30. Le quintette belge, menée par la lead singer Lara Chedraoui, nous offre ses compositions d’indie rock marquées d’une simplicité et d’une modestie très juste qui savent toucher une foule venue pour plus d’électricité. Si la chanteuse ressent probablement quelques moments de solitude en s’adressant à une salle qui ne répond pas toujours, les interprétations des titres issus des trois albums de la formation plaisent. La voix de l’énergétique Lara aura réussi à envoûter les plus impatients. Rafraîchissant.

 

 

Il est près de 20h30 et l’arrivée des trois dandys rockeurs approche à grands pas. L’ancienne salle de bal grouille de monde et on assiste aux aller-retours fosse/bar frénétiques des spectateurs qui s’occupent les mains avant le spectacle qui s’apprête à être donné. Les fans n’ont qu’à bien se tenir : TRIGGERFINGER débarque enfin ! C’est un extrait de la conclusion instru du dernier album “Colossus”, “Wollensack”, qui introduit le set et rythme l’entrée sur scène du trio qui, étonnement, s’est fait quatuor ce soir. C’est au bout d’une bonne partie du show que les Belges nous avoueront qu’après plus d’un an sur les routes, ils se sont payé le privilège de jouer à quatre, aux côtés de Geoffrey Burton (guitariste d’Arno et de feu Bashung, ayant remplacé le bassiste Paul Van Bruystegem lorsqu’il était souffrant).

 

 

Très rapidement, “Upstairs Box” prend la relève et l’on entend pour la première fois la voix du survolté Ruben Block, qui porte pour l’occasion et comme à son habitude un costume maculé d’un imprimé des plus excentriques, qui dénote de l’apparat noir des costards des trois autres musiciens. Si retentit un titre comme “First Taste” (“What Grabs Ya?”, 2008), c’est l’exception qui confirme la règle ! Oubliez tout ce qui précède 2012, la setlist n’ira pas plus loin que les trois derniers albums de la formation. Puissance, insolence et intensité seront les maîtres mots de la soirée. D’un “And There She Was Lying” (“By Absence Of The Sun”, 2014) et ses riffs bien lourds, à un “Perfect Match” des plus catchy, Triggerfinger nous prouve une fois de plus qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Malgré l’énergie déployée et les jeux parfaitement maîtrisés, la foule ne semble pas réellement d’humeur ce soir.

 

 

C’est lorsque retentissent les premiers lyrics de “My Baby’s Got A Gun” (“Faders Up 2”, 2012) que les choses s’intensifient. Les spectateurs assistent ébahis à un jeu scénique des plus forts, brillamment mis en musique : la salle se remplit d’une tension sexuelle et d’une atmosphère d’une lourdeur extrême qui tient en haleine chaque respiration. Jouant avec la force de sa voix, Ruben gueule, chuchote et se prend même parfois à ne donner à ses fans que quelques sons de respiration dans son micro. L’interprétation dure, encore et encore. Vraie prouesse live. Les fans se réveillent enfin.

 

 

Après un terrible “Bring Me Back A Live Wild One”, c’est au tour du fantasque Mario Goossens, prodige de la batterie, de nous jouer un petit tour. Seul sur scène, Goossens nous offre de longues minutes d’un matraquage déterminé et carrément bien monté. Rejoint par ses deux compères, qui viennent l’aider à taper sur tout ce qui passe et par Burton aux maracas, le show reprend son cours. Les “Black Panic”, “All This Dancin’ Around” et autres “Colossus” font un carton devant une foule chauffée à bloc. C’est déjà l’heure du départ pour les quatre artistes qui quittent la scène sous les applaudissements. C’est au son de “Afterglow” que le set repart de plus belle. Vous le savez, nos Belges favoris aiment les covers. Au menu de ce soir : une reprise de Rihanna sur “Man Down”, suivie par un “Funtime” de “Mister Iggy P.”. Quoi de mieux pour clore une soirée des plus électriques ?

 

 

Ruben Block et son charisme fou déchaîne toujours autant les passions. Si l’acoustique était un peu bancale, Triggerfinger excelle dans l’art du live et ce soir ne faisait pas exception. Le nouvel essai s’illustre, comme les précédents, parfaitement sur scène.  

Setlist :

Wollensak Walk
Upstairs Box
And There She Was Lying In Wait
First Taste
By Absence Of The Sun
Flesh Tight
Perfect Match
My Baby’s Got A Gun
Black Panic
Bring Me Back A Live Wild One
All This Dancin’ Around
Colossus
—-
Afterglow
Man Down
Funtime