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TONIGHT ALIVE @ La Maroquinerie (13/02/16)

Après avoir tâté la scène du Zénith De Paris avec One Ok Rock en décembre 2014, les Australiens de Tonight Alive étaient, à la veille de la Saint Valentin, de retour à Paris, cette fois-ci en tant que tête d’affiche. Bien que le troisième et nouvel album “Limitless” n’ait pas encore atterri dans notre monde, le quintette a malgré tout décidé d’investir l’enceinte de La Maroquinerie en compagnie des Anglais de Milk Teeth. Un mélange audacieux qui valait le détour, d’autant plus que les deux groupes se font en ce moment rares dans notre capitale, de par des agendas bien remplis et des ambitions bien différentes.

Récente signature du label indépendant américain Hopeless Records, c’est au quatuor MILK TEETH d’ouvrir la soirée. Malgré le peu de communication autour du passage des Anglais, la salle est plutôt accueillante à l’arrivée des amis sur scène. L’écoute est même de rigueur, avec plus ou moins d’attention selon les personnes. Mieux, en dépit d’un style bien à l’opposé de la tête d’affiche, à savoir un punk/grunge indé, les musiciens finissent par faire l’unanimité au vu des applaudissements provenant directement de la fosse en folie. Il faut dire aussi que la chanteuse-bassiste Becky Blomfield y met du sien pour convaincre les (nombreux) novices de La Maroquinerie, en gesticulant sans retenue ni précision. En clair, en faisant le show pendant près de quarante minutes, avec très peu d’interruptions et beaucoup d’amusement. Au final, une première partie comme on aime en voir, joyeuse, différente, fière et surtout juste.

Un changement de plateau et une arrivée un peu massive de retardataires plus tard, c’est finalement au tour du quintette australien de donner tout ce qu’il a dans le ventre et de s’échauffer en prévision du 6 mars prochain – date de sortie de son nouvel album “Limitless” -. Tout en sobriété, c’est en backstage que débute le concert de TONIGHT ALIVE, avec une intro rythmée par les notes de “To Be Free” et quelques vocalises de Jenna McDougall. Sans attendre, les cinq musiciens rejoignent la scène et se lancent dans ce qui sera appelé plus tard un show simple et sans complexe. Avec le dessous du crane rasé et deux chignons en guise de coiffure, la chanteuse rentre très rapidement dans le vif du sujet, émerveillée au même titre que ses quatre camarades par la foule ayant fait le déplacement. Cette dernière est d’ailleurs vite remerciée par l’enchaînement des mélodies “The Ocean” / “Hell And Back”, issues du décent “The Other Side” (2013). Les voix sont au point, les instruments à cordes également, reste seulement le batteur et ses quelques petites erreurs justifiables par la fatigue ou la joie, tout simplement. Accompagnant le tout, les lumières offrent quant à elle un spectacle secondaire attirant, toujours en complémentarité de la performance musicale. Mais même si l’heure est principalement au son, comme le prouve  par la suite le très élégant “What Are You So Scared Of?”, le centre d’attention de ce set reste sans équivoque la frontman qui, perchée sur des plateformes surélevées, assure la pérennité du divertissement : mouvements de danse, signes de remerciement de la main, sourires sincères et regards personnalisés, tout y est pour inclure sans exception tout le monde, sans préférence, ni favoritisme.

 

 

Au moment où tout autre groupe aurait mis la patate pour relancer le concert, Tonight Alive emploie ici une autre recette, celle de la proximité et de l’explication. Avec comme seule arme une guitare acoustique et une voix, la troupe australienne entreprend rapidement un court interlude acoustique, reprenant “Complexes” et une version allongée de “The Other Side”, baigné par les explications et les messages d’encouragement de la part de McDougall. Un moment plein d’espoir et d’humilité à un instant clé, vite relancé par un “Human Interaction” sans tabou et électrique. A entendre les “I will be better” provenant de l’opposé de la scène, il semblerait que la nouvelle facette de la formation soit déjà bien assimilée. Car il ne faut pas oublier qu’en plus de vouloir jouer d’anciens titres en live, le combo est aussi là pour prendre la température en amont de sa prochaine grande sortie.

 

 

Puis, dans sa folle course pleine de modestie et de mélodies classiques, le quintette finit par se stopper net sur “Drive”, le dernier clip en date des Australiens, avant de finalement revenir pour le nouveau venu “How Does It Feel?” et l’incontournable “Lonely Girl”. C’est d’ailleurs sur cette dernière que finiront par apparaître quelques mouvements de foule mêlés à des cris très en avant en guise de conclusion, sur les coups de 21h40.

 

 

Un échauffement au poil et une seconde partie bien trop rapide, voilà ce qui découle principalement de cette soirée de février à La Maroquinerie. Tout en beauté, Tonight Alive s’affirme une fois de plus, sans surjouer ses actions ni tromper son public. Malgré son succès évident, la proximité est toujours d’actualité, tout comme le sont les mélodies aguicheuses et une présence scénique au carré, même si le plaisir n’a été que de courte durée.

Setlist :

To Be Free
The Ocean
Hell And Back
Amelia
What Are You So Scared Of?
Complexes
The Other Side
Human Interaction
Don’t Wish
The Edge
Wasting Away
Drive
———-
How Does It Feel?
Lonely Girl