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THE 69 EYES @ Backstage By The Mill (20/11/19)

Il se dit qu’un groupe de vampires finlandais sévirait ce soir dans un bar concert près du Moulin Rouge. Une unité spéciale de RockUrLife a été dépêchée sur place. Voici son histoire.

Amuse bouche généreux

Nous voici arrivés sur les lieux et une foule immobile attend de découvrir LACRIMAS PROFUNDERE, groupe allemand de metal goth. Existant pourtant depuis 1993, c’est sa première représentation parisienne ET française à laquelle nous assistons. Le chanteur paraissant bien jeune, il s’avère qu’il est le quatrième vocaliste de la formation. Et bien qu’elle le garde ! Voici là un caméléon très efficace, à la palette vocale très variée et emprunt d’un superbe capital sympathie. D’emblée, l’ambiance s’électrise dès la première des dix chansons (tout de même) que comptera cette fiesta goth metal au son un poil poussif. Qu’importe, l’auditoire n’y prête guère attention et headbangue farouchement ! Il faut dire que des titres tels que “Dead To Me” ou “Celestite Woman” sont taillés pour la scène.

Mais c’est principalement l’exécution qui fait mouche. L’impression d’assister au concert d’une vie est palpable. Le fait de jouer à Paris était à priori dans la checklist de Julian et cela se ressent à chaque chanson tant celui-ci est possédé ! Généreux en diable, tous s’en donnent d’ailleurs à cœur joie et il est rare de voir un support band si acclamé. “Father Of Fate” conclue avec panache ce set ultra dynamique servi par de talentueux artisans du gros son ! À bientôt en tête d’affiche messieurs. Clairement votre place !

Entretien avec des vampires

Particulièrement emballée par cette belle première partie, l’assistance bouillonne d’impatience. Après un entracte ennuyeux car sans musique (ou alors en sourdine), voici débarquer enfin les Vampires d’Helsinki, THE 69 EYES. Sur le thème du “Fantôme De L’Opéra”, ces derniers se présentent dos à l’assemblée, tous vêtus de perfectos aux peintures squelettiques. L’intro de basse clinquante de “Two Horns Up” déclenche les hostilités et le son est limpide. Le refrain scandé haut et fort démontre que les morceaux du dernier né “West End” ont déjà trouvés place dans le cœur des fans. Tous les singles issus de celui-ci seront d’ailleurs joués ce soir et se mêlent à ravir avec les classiques du quintette finlandais.

Trente ans de carrière et le même line up au service du goth n’roll. D’un simple regard, on sent que ces messieurs ont sacrément bourlingué. Contrairement aux trublions du début de soirée, Jyrki 69, Timo-Timo, Bazie, Archzie et Jussi 69 la jouent moins “poseurs” mais restent toujours dans l’efficacité. Caché derrière ses lunettes de soleil, le ténébreux crooner impressionne encore autant ses aficionados par ce côté mystérieux. Sa voix si grave semble ne pas avoir pris une ride. Quant aux instrumentistes, chacun reste plus ou moins à sa place et fait montre d’une concentration accrue plus que d’une démonstration virtuose. On sentirait presque de l’ennui chez les six-cordistes, alors que le zébulon de la bande, derrière ses fûts, malmène son kit en bonne et due forme.

You wanna rock?

Le show se déroule sans temps mort et enchaîne les hits tonitruants sans pour autant oublier d’y intégrer quelques moments plus doux. Mission qu’accomplissent à merveille “Betty Blue” et surtout “Borderline” interprété tel un rockabilly lancinant. Ajoutez à cela la touche glamour de “Dance D’Amour” et ses quelques paroles romantiques en français et la formule magique opère. La setlist puise également beaucoup dans l’ancien répertoire (trentième anniversaire oblige). Il est donc très plaisant de se déhancher sur les mythiques “Framed In Blood” et “Brandon Lee”.

N’oubliant absolument pas ses racines punk, les 69 nous gratifient en rappel d’une superbe reprise des Ramones. “I Just Want To Have Something To Do” est un pont idéal pour terminer la soirée sur LE hit. Single idéal de “Devils” (2004), “Lost Boys” inspiré du film “Génération Perdue” (en VF) est toujours un parfait banger ! “You wanna Rock?”, hurle Jirky à une assistance plus que dévouée. Bien sûr qu’on veut ! Un véritable défouloir que ce titre parfait pour clôturer cette communion d’anniversaire.

Les Vampires d’Helsinki ont pompé ce soir toute notre énergie. Le temps n’a décidément aucune emprise sur The 69 Eyes (sauf peut-être au moment de quitter la scène et ne pas saluer son public).

The 69 Eyes Setlist Backstage By The Mill, Paris, France 2019, West End