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REAL FRIENDS @ Backstage By The Mill (04/04/17)

Cette fois-ci, c’est la bonne : après avoir annulé lson concert au Backstage début décembre 2016 des suites de problèmes de santé du frontman Dan Lambton, Real Friends signe son grand retour à Paris en ce mois d’avril, plus de deux ans après son premier saut dans la capitale, en ouverture d’All Time Low au Bataclan. Depuis, la formation emo originaire de Tinley Park a sorti un nouveau disque, “The Home Inside My Head” (2016), un second album confirmant son appartenance au genre emo/pop punk, et n’a pas arrêté de répandre sa bonne parole aux quatre coins du monde, avant de revenir en Europe au printemps 2017.

Alors que l’obscurité s’invite dans l’enceinte de la salle afin d’annoncer le début des hostilités, on ne peut dire qu’il y a foule lors de l’arrivée de MICROWAVE. Quatuor américain signé chez Side One Dummy et exerçant dans un style entre alt rock et emo, celui-ci est reçu par des “micro-ondes” scandés par des fans dans la fosse. Entre amusement et incompréhension, le chanteur Nathan Hardy déclare dans un français approximatif “Bonsoir, nous sommes Micro-ondes” avant de débuter son set sur les chapeaux de roues. Pour une première date dans la capitale française, les musiciens font sensation de par leur univers musical bipolaire teinté de screams et de phases plus ballades, en plus d’une réalisation quasi sans fautes. De “Vomit” à “Dull” en passant par “Stovall”, les deux albums de Microwave (“Stovall” (2014) et “Much Love” (2016)) sont passés au crible dans le temps imparti, ponctués par quelques vannes sans grande méchanceté. Peu réactive dans un premier temps, l’audience finit par prendre goût de la musique des Américains, dignement applaudis en fin de performance.

 

 

Peu de temps après que la population se soit dispersée le temps de l’entracte, un homme fait son apparition, déclarant l’arrivée imminente de REAL FRIENDS, plus tôt que prévu. Quelques secondes plus tard, Brian Blake (batterie), Kyle Fasel (basse), Dave Knox (guitare), Dan Lambton (chant) et Eric Haines (guitare) font leur entrée, sous des acclamations sincères. Passées les salutations habituelles débute le gros du travail avec l’épique “Empty Picture Frames”, seconde piste de “The Home Inside My Head“. Pas de doute possible, le show des musiciens est, bien que limité par l’envergure de la salle, à l’américaine, travaillé de bout en bout, dynamique et en même temps très amical. Chose assez rare pour le préciser, le Backstage est ce soir habillé des couleurs du groupe, backdrop en fond de scène. Dès les premières minutes, Lambton profite de la proximité offerte par le lieu pour tendre le micro aux premiers rangs. Bien que le regard fermé (les fameux “Sleepy Eyes”), le chanteur ne manque pas d’adresse ni de justesse dans ses envolées lyriques reprises par la foule, provoquant par conséquent un état de catharsis et de purification général, où tout le monde se retrouve à crier ce que bon lui semble, sourire aux lèvres et soulagement certain. La salle n’est certes pas remplie mais les quelques mètres carrés envahis par les auditeurs sont sujets aux pogos, sauts, crowdsurfings et autres pas de danse, au rythme des guitares pop punk saillantes.

 

 

Difficilement stoppable, le quintette enchaîne sans problème les différents morceaux tant son univers musical n’a que peu changé depuis ses débuts. Venus présenter publiquement le dernier disque en date, il n’est cependant pas uniquement question de “Colder Quicker” et autre “Keep Lying To Me” : sont également à l’ordre du jour des mélodies de “Maybe This Place Is The Same And We’re Just Changing” (2014) (“I Don’t Love You Anymore”, “Old Book”, “Loose Ends”), “Put Yourself Back Together” (2013) (le désormais incontournable “Late Nights In My Car”, “Dead”) et de “Everyone That Dragged You Here” (2012) (les rapides et punk “Floorboards” et “Anchor Down”). Le public reprend, non sans une touche d’humour, les “Bony Knees” scandés par le frontman ainsi que les cornes du diable affichées (ironiquement?) à plusieurs reprises. Un comique de répétition qui n’empêchera pas Real Friends de retrouver son sérieux lors de “I’ve Given Up On You” ou lorsque le leader se livre sur ses problèmes d’anxiété.

 

 

Sans proposer dans un premier temps de rappel, la formation pop punk clôture sa course avec “Summer”, en saluant les personnes présentes. Un salut de courte durée puisqu’à force d’acclamations insistantes de la part de l’assemblée, les musiciens reviennent, confus, pour une dernière chanson réalisée de façon spontanée et choisie par la foule. Ainsi, c’est avec les paroles sur son téléphone que le frontman, pris de court, achève la soirée avec l’intense “Cover You Up”.

 

 

Même si le proverbe dit “plus on est de fous, plus on rit”, il est certain que ce spectacle, placée sous le signe de l’honnêteté et de l’énergie, s’est déroulé de la meilleure façon que ce soit. Qu’il s’agisse de Real Friends ou de Microwave, les groupes ont su éveiller curiosité, sensibilité et cordes vocales, sans surjouer leurs rôles… Comme de vrais amis quoi !

Setlist :

Empty Picture Frames
Colder Quicker
Loose Ends
Floorboards
Late Nights In My Car
Mokena
Lost Boy
Old Book
…And We’re Just Changing
Stay In One Place
Maybe This Place Is The Same…
I Don’t Love You Anymore
Dead
Keep Lying To Me
Anchor Down
Mess
I’ve Given Up On You
Summer
—-
Cover You Up