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OPETH @ Olympia (11/11/19)

Pour cette première à l’Olympia, les fans d’Opeth répondent présents !

Deux jours après Rival Sons, l’Olympia accueille un tout autre plateau. Direction le Nord et la Scandinavie. La soirée démarre avec THE VINTAGE CARAVAN. Le trio islandais s’est déjà fait un petit nom et affiche déjà quatre albums à son compteur. Depuis sa signature chez Nuclear Blast Records, les tournées s’enchaînent et Óskar Logi Ágústsson (chant/guitare) et ses deux acolytes tapent dans l’œil de grosses formations. La preuve en est ce soir.

Durant quarante minutes, Óskar, Alexander et Stefán envoient du lourd. À la fois aérien, mais aussi mélodique; parfois brut et un brin psychédélique, les variations sont multiples. Leur musique pourrait parfaitement définir les paysages de leur île. Brut, surprenant, inattendu. On regrette cependant une basse qui recouvre parfois la guitare, et cette dernière qui se perd parfois durant les soli. Pas de quoi freiner le public puisque leur prestation est chaudement saluée. Une première partie comme on les aime !

Place ensuite à l’ogre, au monument qu’est aujourd’hui OPETH. Bientôt trente ans de carrière, treize albums studio et des œuvres magistrales au compteur. La formation progressive s’empare enfin de l’Olympia, une salle qu’ils souhaitent booker depuis un certain temps déjà, comme l’a souligné Mikael Åkerfeldt (chant/guitare). C’est finalement dans le cadre de la promotion de leur nouveau disque, “In Cauda Venenum”, que les Suédois s’y présentent.

Une complexité captivante

Un pari réussi puisque la salle affiche complet. Côté scène, le groupe a également mis les moyens de ses ambitions. Un ensemble d’écrans, une installation intéressante avec spots et ampoules; le visuel se veut également au rendez-vous. Ne reste alors plus que la musique. Le quintette démarre avec les deux premiers titres du nouvel album, version suédoise. Ainsi, la formation fait son apparition sur “Svekets Prins”.

Nous voilà embarqués dans une aventure musicale de près de deux heures. Trois nouveautés intègrent donc le set et chacun des morceaux restants est tiré d’un disque différent. Difficile donc de contenter les fans mais difficile aussi d’établir cette setlist pour les Suédois. “Reverie/Harlequin Forest” de “Ghost Reveries” (2005), “Hope Leaves” (“Damnation”, 2003) ou encore “The Lotus Eater” (“Watershed”, 2008), du pur plaisir qui trouvent écho auprès du public.

Un son qui ne sublime pas…

Même si certains de ces titres sont longs et affichent dix minutes au compteur, la progressivité et la complexité captivent les fans. Le temps passe d’ailleurs à une vitesse folle. Un gros bémol, un énorme bémol marque néanmoins cette prestation. Des basses omniprésentes qui saturent de trop, ajoutées à un son relativement élevé, gâchent une partie de notre plaisir. Cette impression est largement partagée, quelques “too much bass” résonnent ici et là. Un soucis moins flagrant sur la fin, qui reste tout de même dommageable. Les passages clean, eux sont un pur délice !

Heureusement Åkerfeldt, et son chapeau magique, est comme toujours taquin avec la foule, n’hésitant pas à répondre avec humour aux divers répliques en provenance des fans. Enfin “Sorceress” et “Deliverance” mettent un grandiose point final, sublimés par des visuels -enfin- dynamiques.

Difficile de prévoir quoique ce soit avec Opeth aujourd’hui. Une discographie si riche et un temps de jeu “limité”, impossible de contenter tout le monde. Cet Olympia est une belle réussite… malgré les basses.

Opeth Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2019, In Cauda Venenum