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BIFFY CLYRO @ Olympia (30/01/17)

Si Biffy Clyro avait teasé quelques titres de son nouvel album au Download Festival France en juin, le “Ellipsis Tour” n’avait pas encore fait de crochet par la capitale. Six mois après la sortie de “Ellipsis”, le nom du trio brille enfin en grande lettres rouges sur la devanture de l’Olympia, pour l’un des concerts les plus attendus de ce début d’année.

Fort d’un tout nouvel album, c’est FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES qui se charge de réchauffer une salle bien remplie. Le quatuor anglais ouvre d’ailleurs son set avec “Snake Eyes”, premier single de “Modern Ruin”. Véritable explosion de nerfs et de hargne, le morceau donne le ton des trente minutes intenses qui suivent. Digne de son titre de nouveau roi du hardcore anglais, le leader se démène dans son costume un peu trop large, plongeant dans la foule sur “Lullaby”, usant de son charisme naturel pour transformer la fosse en cohue gigotante. En quelques morceaux, le groupe parvient à démontrer l’éclectisme de sa courte discographie, des teigneux “God Is My Friend” et “Devil Inside Me” au catchy “Wild Flowers” ou au blues “I Hate You”. Aussi charmeur sur scène qu’incisif sur ce dernier morceau, le rouquin multiplie plaisanteries et flatteries, se mettant l’assemblée dans la poche. Plus habitué à La Maroquinerie ou au Divan Du Monde, le bouillonnant quatuor semble pourtant chez lui sur la scène de l’Olympia. Aucun doute, son nom descendra tôt ou tard d’un cran sur la devanture de la salle mythique.

 

 

21h sonne, un chant religieux s’élève, la salle plonge dans l’obscurité. Simon Neil et les frangins Johnston arrivent sobrement sur scène dans une atmosphère mystique, qu’ils fracassent brutalement en balançant les premières notes de “Wolves Of Winter”. Titre d’ouverture de “Ellipsis“, c’est aussi le parfait morceau pour lancer un concert de BIFFY CLYRO. Et quand ses refrains combatifs sont suivis par l’infaillible “Living Is A Problem Because Everything Dies”, plus rien ne retient les pogos. Les tubes des albums précédents s’enchaînent dans un début de set survolté. Les deux frères cognent et grattent frénétiquement tandis que Simon Neil jongle entre ses guitares. Quand le leader, coiffure déchue et torse nu après trois chansons, hurle “listen to your heart and sing” sur “Victory Over The Sun”, le public ne se fait pas prier. Des “goes on and on and on and on” de “Sounds Like Balloons” aux choeurs fédérateurs de “Biblical”, la foule s’époumone. Parmi ses anciens morceaux, la formation glisse le nouveau et radieux “Howl”, terriblement efficace en live. Après avoir permis à tout le monde de reprendre son souffle sur “God & Satan”, “Biffy fucking Clyro” fonce dans le vif du sujet avec un cocktail explosif tiré de “Only Revolutions”, “Bubbles” et “Boom, Blast & Ruin”. L’enchaînement retourne l’Olympia dans un déferlement d’énergie incontrôlable. Indéniablement l’un des meilleurs moments du show.

 

 

“Ellipsis” s’étant fait plutôt discret jusque-là, le trio se rattrape en enchaînant quatre titres de son dernier album. Si “Re-Arrange” dégouline toujours de naïveté, l’énervé “On A Bang” et le poignant “Medicine” remplissent leurs promesses en live. Mais l’agencement des pistes, sautant d’une ballade à un riff nerveux ne sert pas les morceaux. Biffy retrouve sa vigueur légendaire en enchaînant des classiques tumultueux : “Glitter And Trauma”, furieux au possible est suivi de près par les hymnes dévastateurs “Mountains” et “That Golden Rule”. L’un des bonus de la version deluxe de “Ellipsis”, “In The Name Of The Wee Man”, s’insère parfaitement dans cette suite et fait des ravages dans la fosse. Les fans de la première heure frémissent aux premières notes de “With Aplomb”, mais la bande embraye finalement sur la ballade culte “Many Of Horror” et son sing along incontournable. Les pogos et crowdsurfeurs laissent place aux frissons.

 

 

Après quelques minutes d’obscurité, Simon Neil remonte sur scène avec sa guitare acoustique pour interpréter tout en douceur la poignante “Machines”. Mais on sèche vite ses larmes car ses acolytes rappliquent et attaquent un “Animal Style” effréné, avant de porter le coup de grâce avec “Stingin’ Belle”. Sa fameuse cornemuse déclenche en immense circle pit et clôture dans une explosion d’énergie furieuse le show du groupe qui en a fait son mot d’ordre. Après un dernier “merci tout le monde” en français, ils quittent triomphalement la scène.

 

    

 

Une fois encore, Biffy Clyro captive par sa puissance ravageuse et son énergie communicative. Si on regrette l’absence de certains titres – “The Captain” et “57” notamment -, le trio prouve une nouvelle fois que son intensité et son authenticité sont intactes.

Setlist :

Wolves Of Winter
Living Is A Problem Because Everything Dies
Sounds Like Ballons
Biblical
Victory Over The Sun
Howl
God & Satan
Bubbles
Boom, Blast & Ruin
Friends And Enemies
Black Chandelier
On A Bang
Re-Arrange
Herex
Medicine
Glitter And Trauma
Mountains
In The Name Of The Wee Man
Flammable
That Golden Rule
Many Of Horror
—-
Machines
Animal Style
Stingin’ Belle