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36 CRAZYFISTS @ La Maroquinerie (23/01/18)

Près de trois ans après leur dernière date à Paris, les Américains de 36 Crazyfists sont de retour dans la capitale pour nous présenter leur petit dernier, “Lanterns,” sorti en septembre dernier. Pour l’occasion, ils sont entourés de leurs amis All Hail The Yeti ainsi que du génial duo ’68, mené par Josh Scogin, ex-leader de The Chariot notamment.

La Maroquinerie sonne bien creuse lorsque les lumières s’éteignent une première fois afin d’accueillir ’68. Une trentaine de personne s’amasse timidement dans la salle pendant que Josh Scogin et Nikko Yamada entrent élégamment sur scène. Pas le temps de niaiser, le duo envoie du lourd dès les premières notes et ouvrent un set qui oscillera entre chansons issues des deux albums de ’68 et improvisations totales. Scogin est une véritable bête de scène, qui se donne avec autant d’énergie que s’il jouait devant trois mille fans. Le son est massif et poisseux, parfait pour la musique du groupe. Scogin enchaine les blagues alors que Yamada lance ses baguettes encore et encore entre les morceaux. Après une petite demie heure d’un set jouissif, les deux comparses se retirent et laissent un franc sourire sur le visage du public présent.

 

 

La salle s’est déjà plus considérablement remplie lorsque ALL HAIL THE YETI arrive sur scène. Le groupe originaire d’Hollywood était déjà de la partie lors du dernier passage de 36 Crazyfists en 2015 et n’est donc pas timide lorsqu’il s’agit d’envoyer son metal mélodique. On a bien changé d’ambiance depuis ’68 puisque All Hail The Yeti joue plutôt la carte du metal traditionnel aux relents de Five Fingers Death Punch. L’assemblée ne s’y trompe pas et adopte la posture typique d’un concert du genre, n’hésitant pas à pogoter à foison, ainsi qu’à hurler dans un yaourt incompréhensible les refrains catchy de la formation californienne. Le chanteur n’hésite pas à communiquer avec un auditoire enthousiaste. L’alliance des voix est clairement un atout majeur du groupe, mais ne suffisant pas à compenser la faiblesse et la redondance de certaines chansons.

 

 

Le moment tant attendu de la soirée arrive enfin avec l’entrée en scène de 36 CRAZYFISTS sous l’acclamation d’une Maroquinerie enfin remplie. Les Américains ouvrent leur set avec “Death Eater”, parfaite pour entamer un set qui se baladera dans la discographie du groupe, privilégiant tout de même “Lanterns“, le petit dernier. Le son est précis même s’il manque un peu de puissance sur certains passages. Qu’à cela ne tienne, le public ne se gêne pour se rappeler au bon souvenir de ce monument du metal moderne ricain. L’ambiance est bonne, l’audience s’en donne à coeur joie, au même titre qu’un quatuor qui semble vraiment heureux d’être là. Brock Lindow, chanteur emblématique de la formation, ne manque pas de clamer son amour pour son public et pour son groupe, ce qui contribue à l’ambiance véritablement bonne enfant de la soirée. Le set se déroule sans accroc, même si des énergumènes prennent un malin plaisir à provoquer les roadies en montant souvent sur scène. La bande entame son rappel avec une reprise d’Alice In Chains, avant de s’en aller sur la légendaire “Slit Wrist Theory”, laissant une Maroquinerie pantoise et conquise.

 

 

Sans atteindre les sommets, date sympathique que ce concert de 36 Crazyfists qui offre un bon moment de nostalgie à sa fanbase française. Le public aura lui aussi répondu présent, confirmant la bonne réputation dont nous pouvoir jouir hors de nos contrées !

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN