Chroniques

Zebrahead – Walk The Plank

À l’aube de ses vingt ans d’existence, le groupe d’Orange County Zebrahead nous revient avec un douzième album. Véritable ovni dans le genre punk rock de par ses mélanges de ska, de rap, de metal et de pop, la troupe californienne n’en est pas à son premier essai avec ce nouvel effort baptisé “Walk The Plank”. Qu’en est-il alors de ce dernier nouveau-né qui sera le premier album enregistré sans la présence du guitariste principal originel Greg Bergdorf, véritable figure du son Zebrahead ?

À la sortie du premier clip et single “Worse Than This”, trois semaines avant la sortie physique mondiale de l’opus, Zebrahead nous délecte de sa meilleure forme et rassure d’ores et déjà toute sa fanbase. L’humour est présent dans cette vidéo entre réalité et jeu vidéo, les riffs pop punk sont déjà encrés dans nos têtes, le refrain catchy à la Matty Lewis fait toujours son effet, les couplets rap d’Ali Tabatabaee sont rapides et tranchants et le solo zebraheadien sait se faire retentir malgré l’absence de Bergdorf, remplacé par Dan Palmer (Death By Stereo) pour ce disque.

À la production pour la première fois pour la formation, Paul Miner (New Found Glory, Thrice) a réussi à capturer l’essence du combo, chose pas facile lorsque l’on connait sa palette de diversité. Ainsi, on retrouve bien entendu la puissance des titres heavy rock qui ont fait la renommée de la bande (“Headrush”, “Save Your Breath”). “Wasted Generation” en est aussi un exemple clé, avec son intro digne d’une B.O. d’un jeu vidéo de combat et un solo à la DragonForce. La touche ska punk est belle et bien présente, prêtant main forte aux couplets efficace du rappeur (“Battle Hymn”), ainsi qu’une incorporation de nouveautés musicales par les sonorités orientales comme l’introduction d’un luth (“Who Brings A Knife To A Gunfight?”) nous rappelant un bon “Mezmerize” de System Of A Down.

La horde de la Côte Ouest sait aussi nous offrir de beaux morceaux folk rock à l’ambiance estivale très pop (“So What”) où la sauce californienne sait se faire repérer (“Keep It To Myself”). L’éponyme “Walk The Plank” nous offre un combo folk et heavy, avec des punchlines rap et des paroles plus réfléchies, ainsi qu’un refrain à l’émotion palpable. Le rapcore du quintette est en parfait état lui aussi, la plume du rappeur est intacte et toujours aussi piquante, avec un Matty Lewis à la voix éraillée rock et des riffs enragés, à faire pâlir un bon Rage Against The Machine (“Kings Of The Here And Now”). Avec “Freak Show”, Zebrahead nous montre que son punk rock est d’une jeunesse et d’une efficacité sans précèdent, un morceau qui va à cent à l’heure et qui vous habitera d’une envie de tout casser. Enfin, aucune inquiétude sur la marque de fabrique du groupe, les multiples interludes de sing alongs et de gang vocals sont toujours aussi gravés dans les compositions des compères, entre “Hey! Hey!”, “Whoa ho!” et “Let’s go!”.

Les vétérans de Zebrahead nous offrent ici un album énergique et surpuissant, avec une cohérence et une pluralité de chansons digne de ses débuts dans la scène punk rock, et ce, malgré l’absence de son guitariste d’origine. Les Californiens en ont encore sous la pédale et ne sont pas prêts de raccrocher les guitares. Maintenant, asseyez-vous, presser lecture et essayer de rester immobile : vous ne tiendrez pas dix secondes. Hey! Hey!

Informations

Label : Rude Records
Date de sortie : 16/10/2015
Site web : www.zebrahead.com

Notre sélection

  • Worse Than This
  • Kings Of The Here And Now
  • Walk The Plank

Note RUL

4/5

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