Chroniques

Yellowcard – Yellowcard

Les jours sont comptés pour Yellowcard et, honnêtement, rien que d’y penser, la nostalgie nous envahit ! Figures emblématiques du rock alternatif, ces derniers ont marqué des milliers de personnes durant ces vingt dernières années tout en laissant une marque indélébile sur la scène qu’ils représentent et incarnent si bien. C’est non sans peine que nous nous apprêtons à leur faire nos adieux et pour l’occasion, les Américains nous font cadeau d’un ultime opus éponyme histoire de conclure cette belle aventure.

L’album commence par “Rest In Peace” mais ne vous laissez pas berner par le tempo plutôt entrainant, car le groupe nous demande de laisser reposer en paix cette belle époque. Un poignant hommage à ces années sur les routes et probablement le meilleur morceau de l’ensemble. Évidemment, le violon est au rendez-vous. Véritable signature de la formation, il apporte cette petite touche qui vous prend aux tripes sur le dernier refrain et vous donne envie de leur demander de ne pas partir tout de suite. Au fil de l’écoute, on se rend compte que cette ouverture est bel et bien annonciatrice de la thématique de cet essai : dire au revoir.

Malheureusement pour Yellowcard, tout est rapidement très répétitif. Les paroles sont peu inspirées, plutôt clichées et donnent même parfois l’impression d’avoir été bâclées avec des rimes un peu trop évidentes. Les outros sont souvent trop longues et ennuyeuses, la batterie quasi-robotique et certaines chansons ont un goût de réchauffé. Beaucoup plus rock que ses prédécesseurs, “Yellowcard” reste dans la continuité de “Lift A Sail” (2014) avec quelques expérimentations sur “What Appears” et ses trop nombreux effets qui gâchent l’effort vocal de Ryan Key, ou encore “I’m A Wrecking Ball” qui, même après plusieurs écoutes, n’arrive pas à convaincre.

Le disque possède tout de même quelques perles, dont “Savior’s Robes” où l’on retrouve enfin le quatuor qui nous a accompagné durant notre adolescence et redonne un coup de fouet à l’ensemble. On note également la superbe ballade, “Leave A Light On”, sur laquelle Key excelle; le piano-voix culmine quand le violon fait son apparition. On passe également un super moment sur “The Hurt Is Gone”; Ryan exorcise ses vieux démons tout en nous rappelant que “le changement arrive qu’on le veuille ou non”, le tout dans un style musical digne d’un de ses meilleurs albums,”When You’re Through Thinking, Say Yes” (2011). L’opus se conclut avec “Fields & Fences”, qui, en soit, est deux chansons en une. Une première partie mélodieuse, un guitare-voix qui se transforme en riffs plus agressifs sur lesquels Key nous démontre une dernière fois son aisance vocale.

En résumé, un opus à écouter dans l’ordre si vous êtes un fan inconditionnel des Américains. Cependant, préparez vos mouchoirs car l’émotion est au rendez-vous, Yellowcard offrant un véritable disque d’adieu qui vous aidera à surmonter sa rupture. Par contre, si vous n’écoutez qu’occasionnellement, attendez-vous à un ensemble lent, mélancolique et parfois légèrement ennuyant. De notre côté, on reste un peu sur notre faim, on aurait préféré un adieu plus triomphal et beaucoup moins déprimant !

Informations

Label : Hopeless Records
Date de sortie : 30/09/2016
Site web : yellowcardrock.com

Notre sélection

  • Rest In Peace
  • Savior’s Robes
  • The Hurt Is Gone

Note RUL

3.5/5

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