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Whitesnake – Flesh And Blood

Suite à la sortie hasardeuse de “The Purple Album” en 2015, difficile d’attendre quoique ce soit de Whitesnake. Doug Aldrich a quitté le groupe, celui-ci a néanmoins été brillamment remplacé par Joel Hoekstra, mais musicalement on s’ennuie depuis 2011.

“Good To Be Bad” (2008) et “Forevermore” (2011) ont mené la formation à un tel niveau qu’on ne sait plus où se trouve David Coverdale et ses comparses côté créatif. Repoussé à maintes reprises ces derniers mois, le treizième effort studio sort enfin dans les bacs ! Whitesnake en 2019 ça donne quoi du coup ?

Tout d’abord, mettons de côté la pochette, comme à chaque fois ou presque. Pour ce treizième album, treize titres. Reste à savoir si cela fera office de porte bonheur ou non.

Les premières impressions sont sans appel. En effet, la vibe globale n’est plus la même qu’auparavant; auparavant étant les deux précédents opus. Les compositions sont plaisantes mais le brin de modernité qu’il y avait a quasi disparu. Les senteurs rétro et kitsch sont, elles, bien de retour. Malgré une excellente production, il manque clairement cette fraîcheur.

Les claviers et les chœurs sont davantage mis en avant, alors que la voix de Coverdale, est trop souvent sous mixée, comme sur “Gonna Be Alright” et même le single “Shut Up & Kiss Me”. Surprenant et intriguant.

“Always & Forever” voit Coverdale sortir un “ouh baby lets rock this world together” tel un papy gâteux, la voix tremblotante (non ce n’est pas un vibrato). Et c’est bien horrible de faire un constat pareil ! Le bel homme qui aura tant fait rêver les femmes, use des mêmes ficelles, sauf qu’à soixante-sept ans, cela devient compliqué pour ne pas dire autre chose. A noter aussi que les envolées aiguës du ‘sieur se font très rares, pour ne pas dire quasi inexistantes.

Heureusement, “Trouble Is Your Middle Name” ou encore “Get Up” dégagent une belle énergie et des riffs de folie. Reb Beach et Joel Hoekstra déploient, comme attendu, de merveilleux lead et soli. Les compléments en claviers sont eux aussi très intéressants. Quant à la basse, elle se dégage comme il faut, là où il faut, pour apporter sa pierre à l’édifice.

Quelques moments inattendus animent la fin de cette dense écoute. En effet, “After All” ou quand l’acoustique et Coverdale font bon ménage, rafraîchit le tout. Quant au dernier titre “Sands Of Time”, la surprise est au rendez-vous. Principalement composé par Reb, le morceau se veut très solennel. Exit les frou-frou, le ton est bien différent des douze titres qui le précédent.

Une bonne heure d’écoute plus tard, il est assez difficile d’être totalement conquis. David Coverdale et les excellentes guitares ne suffisent pas. La longueur de l’album et cette empreinte plus rétro font de nous des fans perdus.

Concrètement le disque s’écoute, mais qu’en retenir ? On n’y sent pas d’unité, de liant, de cette force qui fait d’une suite de morceaux, une réelle oeuvre qu’on a envie de dévorer une fois de plus, à peine le dernier titre fini.

Seul l’avenir nous dira si la discographie du serpent blanc s’arrêtera avec ce présent disque. On retourne vite réécouter les classiques de Whitesnake. La déception est de mise. Oui.

Informations

Label : Frontiers Music
Date de sortie : 10/05/19
Site web : www.whitesnake.com

Notre sélection

  • Get Up
  • Trouble Is Your Middle Name
  • Shut Up And Kiss Me

Note RUL

2.5/5

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