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White Lies – Night Light

Night Light est le septième album du groupe White Lies qui poursuit une trajectoire entamée il y a près de vingt ans. Le trio londonien fait de ce disque un terrain de jeu où la basse règne en maître, où les synthés s’amusent, et où chaque morceau semble vouloir nous emmener ailleurs. Neuf titres pour 43 minutes qui oscillent entre audace et fidélité à sa patte sonore sombre et mélodique.

Entrez dans la course

C’est avec une petite claque que démarre l’album. Bien que le titre soit sorti comme premier single et que l’effet de surprise se soit estompé, “Nothing On Me” pose les bases d’un son qui semble complexe mais se révèle finalement limpide. Instruments entraînants, pulsation urgente, comme si l’on courait à perdre haleine : un excellent opener. “All The Best” s’enchaîne avec fluidité, plus posé mais toujours tendu, et se dévoile peu à peu. On est surpris par l’apparition de cuivres qui viennent se mêler aux guitares avec élégance. “Keep Up” poursuit cette course avec son synthé joueur et son refrain répétitif qui accroche, avant une outro qui change la donne et emmène le morceau dans une autre direction. Puis arrive “Juice”, hymne taillé pour la scène, porté par des chœurs massifs et un groove qui appelle le live. Cette première moitié est une montée d’adrénaline où le groupe prouve définitivement qu’il sait encore se réinventer.

 Et faites-vous surprendre

Après l’adrénaline des premiers morceaux, l’ensemble ralentit et dévoile une facette plus introspective, mais sans jamais tomber dans la monotonie. White Lies joue avec les contrastes : des ballades qui respirent la nostalgie, des grooves minimalistes qui flirtent avec des influences inattendues, et des crescendos hypnotiques qui s’étirent comme des paysages sonores. On pense à Springsteen sur “Everything Is OK”, tant à la voix d’Harry McVeigh, qu’à la construction instrumentale du morceau; à Bowie sur “Going Nowhere”, mais toujours avec cette signature propre au trio : une basse omniprésente, des synthés qui s’amusent à brouiller les repères, et des structures qui se dérobent sous nos pieds. L’auditeur est constamment surpris par ces détours, ces changements de direction qui transforment chaque morceau en terrain d’expérimentation. Et quand arrive la conclusion (“In The Middle”), elle se fait ample, cinématographique, avec des variations subtiles et un final instrumental qui s’étire, laissant une impression suspendue. Une fin magistrale pour un disque qui ose et qui fait du bien.

Night Light est un album qui respire l’expérimentation tout en conservant une vraie cohérence. Certes, quelques passages peuvent sembler un peu répétitifs, mais l’ensemble séduit par son audace et sa richesse sonore. White Lies prouve qu’il n’a pas peur prendre quelques risques, et c’est exactement ce qui rend ce disque si captivant. À écouter sans hésiter… et surtout à laisser infuser : il mérite plusieurs écoutes pour révéler toutes ses surprises.

Informations

Label : PIAS
Date de sortie : 07/11/2025
Site web : whitelies.com

Notre sélection

  • Juice
  • Nothing On Me
  • In The Middle

Note RUL

 4/5

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Stéphanie K Perera
J'ai la tête dans les nuages, des paillettes plein les yeux et les oreilles qui dansent (pas littéralement, je ne sais pas les faire bouger sur commande malheureusement, mais pour environ 20% de la population, il paraît que c'est un jeu d'enfants...)