Chroniques

White Lies – FIVE

Deux ans sans nouvelles du groupe coldwave/synthé pop de l’ouest londonien après le mitigé “Friends”. On était donc sceptique devant le cinquième album du groupe, le bien nommé “FIVE”.

Faire de la new wave en 2019 peut être considéré comme surprenant. Surtout quand les groupes emblématiques de cette musique continuent de jouer (on pense à vous Depeche Mode et New Order). Qu’en est-il donc de ces petits frères de musique synthétique et de leur cinquième opus ?

L’album s’ouvre sur la pépite “Time To Give” (plus de sept minutes !) et son synthétiseur rappelant les meilleures heures de la new wave des Cure. La voix grave et superbement maîtrisée de Harry McVeigh y trouve là un écrin. Une entrée en matière ambitieuse qui, avec ses accents de clavecin sur toute la dernière partie du morceau captive autant qu’elle intrigue. L’enchaînement des huit autres titres permet de couvrir toutes les facettes d’une musique plus complexe qu’il n’y parait : avec “Finish Line”, White Lies nous surprend à chacun des couplets et les années 80 ne sont jamais très loin avec des morceaux comme “Tokyo” ou “Believe It”.

Quelques faiblesses : le morceau “Kick Me”, un peu trop ambitieux et grandiloquent. Il a du mal à trouver sa place au milieu d’autres pistes plus puissantes. La fin du disque est également plus en noirceur et en pesanteur sur le morceau “Fire And Wings”. On est loin du côté solaire du début de l’opus.

White Lies déploie dans cet essai toutes les facettes d’une musique électronique riche et chaleureuse. La formation ne s’est pas contentée de reprendre une formule tout faite synthés froids + musique électronique. White Lies a su faire évoluer sa musique en dix ans et sur cet effort, se dirigeant doucement vers de la new wave beaucoup plus chaude et pop comme le fait si bien OMD.

La production de chacun de ces neuf titres fait de chaque chanson un véritable petit bijou d’une richesse incomparable. Tout est “sculpté” autour de la chaleur des synthétiseurs analogiques et de la voix d’Harry McVeigh. Les guitares électriques ne sont pas pour autant en retrait tout comme la batterie et ce grâce à la production de James Brown (Arctic Monkeys, Foo Fighters) qui insuffle une dose de rock et de moiteur à cet ensemble électronique.

L’adage se confirme : on peut faire du neuf avec du vieux et faire que ça sonne bien.

Informations

Label : PIAS
Date de sortie : 01/02/2019
Site web : www.whitelies.com

Notre sélection

  • Time To Give
  • Tokyo
  • Jo?

Note RUL

3.5/5

Ecouter l’album

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.