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While She Sleeps – SELF HELL

Avec SELF HELL, While She Sleeps repousse une fois de plus les limites de son univers musical. Plus qu’un album, c’est une invitation à plonger dans une introspection profonde teintée d’une audace créative sans précédent.

Une introspection aux sonorités éclectiques

SELF HELL se distingue par une exploration musicale audacieuse, où chaque membre du groupe a apporté sa propre source d’inspiration, créant un mélange sonore unique et satisfaisant. Des influences diverses, allant de Kendrick Lamar à Radiohead en passant par The Prodigy et Gorillaz, ont façonné ce disque, offrant une setlist éclectique. While She Sleeps le répète souvent, il n’aime pas se poser de contrainte lorsqu’il crée de nouveaux morceaux. Les parties électro continuent sur le chemin des précédentes sorties. Sans excès, sans chercher à transformer son identité, le quintette anglais enrichit sa palette sonore pour appuyer ses propos.

Le titre éponyme “SELF HELL” séduit avec un refrain 100% britpop qui ravive toute la nostalgie des années 90. Un morceau très dansant qui trouve pourtant un véritable lâcher-prise en fin de parcours. Il met en avant des thématiques de réflexion personnelle à travers des paroles introspectives. Derrière une approche faussement naïve et une furieuse envie de faire danser son public, la formation met sur la table ses propres sources d’enfermement. Dans un autre registre, “ENEMY MENTALITY” explore les complexités des relations humaines. Il offre ainsi un espace de réflexion sur la perception de l’autre et sur la manière de surmonter les préjugés pour une vie plus harmonieuse. Le single “DOWN”, en collaboration avec Alex Taylor de Malevolence, plaît grâce à une explosivité renouvelée.

Une maîtrise de bout en bout

Là où d’autres groupes s’amusent avec des formules bien rodées, WSS expérimente et cherche à surprendre. “NO FEELING IS FINAL” en est un bon exemple. Créé en collaboration avec l’artiste canadien Aether, le titre offre une pause apaisante dans un ensemble bien rythmé. D’un autre côté, “RAINBOWS” démontre la virtuosité du groupe à la guitare pour créer des lignes sinistres à souhait tout en gardant une énergie vibrante. “LEAVE ME ALONE” joue avec des couplets rappés, des passages plus violents et un refrain qui prend une énergie presque paresseuse. À chaque nouveau titre, l’auditeur est en droit de se demander ce qui l’attend.

La créativité visuelle du groupe est mise en avant à travers des vidéos uniques en leur genre. Elles laissent transparaître une volonté de marquer les esprits avec des concepts aussi variés que cohérents. Le clip de “DOWN” est réalisé à partir d’un montage photo innovant. À partir de clichés aux effets intimistes, While She Sleeps propose une lyric vidéo inédite. De plus, “TO THE FLOWERS” se transforme en un court-métrage qui traite de sujets délicats. En à peine quatre minutes, le clip aborde le deuil et l’amour avec une sensibilité remarquable. Un projet artistique au-delà de la simple performance pour raconter des histoires profondes et engageantes. Il démontre la capacité du groupe à utiliser son art pour susciter réflexion et émotion.

SELF HELL est une déclaration artistique qui réussit la fusion de diverses influences sans jamais toucher à l’identité profonde du groupe.

Informations

Label : Spinefarm Records
Date de sortie : 29/03/2024
Site web : whileshesleeps.com

Notre sélection

  • SELF HELL
  • TO THE FLOWERS
  • RAINBOWS

Note RUL

 4/5

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !