Chroniques

Weezer – Pacific Daydream

Mais qui peut stopper les Californiens de Weezer dans leur course effrénée vers le succès ? En trois ans, les ultra-productifs musiciens ont sorti “Everything Will Be Alright In The End” (2014), le “White Album” (2016) et aujourd’hui “Pacific Daydream”, onzième album studio, produit par Butch Walker (Fall Out Boy, Taylor Swift, Panic! At The Disco), Jonny Coffer, J.R. Rotem et Toby Gad, sans que rien ne les trahissent. Avec un style d’écriture largement reconnaissable et des productions léchées pour le genre, Weezer reste encore actuellement légitime dans le milieu du rock et ce, vingt-cinq ans après le début de sa carrière.

Peut-on rester pertinent et efficace en dévoilant plusieurs disques en si peu de temps ? A priori oui, comme le démontrent les Américains cette année avec le très estival mais néanmoins court “Pacific Dream”. Long format transpirant l’été, le soleil et la nostalgie, cet opus est exactement là ou on attendait Weezer, dans la continuité des efforts précédents, à l’image de l’ouverture “Mexican Fender”, jonglant entre powerchords obsédantes et refrains pêchus. Ici, rien de bien révolutionnaire, ni pour le genre, ni pour l’historique du groupe, et pourtant, cet ensemble n’en reste pas moins complaisant, pop et recherché : de l’entêtant “Feels Like Summer” au groovy “Happy Hour” ou “La Mancha Screwjob”, on retrouve nouvelle fois une ambiance 90’s (via une production certes plus actuelle), teintée de second degré, de malice et d’un songwriting propre au leader Rivers Cuomo, dont la voix ne semble fléchir après tant d’années.

Avalanches d’accords plaqués, cascades de lignes de chant sans prétention et pourtant si singulièrement marquées d’un tampon “Weezer”, “Pacific Daydream” n’est ni le meilleur, ni le pire album de la formation. C’est au contraire une nouvelle preuve de la rigidité de la composition du quatuor. Une constance qui, par chance, n’en devient pas caricaturale mais qui exploite habilement la recette miracle élevant leurs chansons aux rangs de tubes. Ainsi, tout comme son nom l’indique, ce onzième essai est donc un ensemble assez pacifique, sans prise de tête, ni prise de risque, ou la distortion et la naïveté sont légèrement mises de côté afin de facilité l’accessibilité du produit. Une neutralité sans frontière qui n’empêche pas de taper du pieds en entendant les pop friendly “Beach Boys” et “Weekend Woman”, rappelant l’aisance du groupe à (si simplement ?) délivrer des mélodies cools et branchées.

Avec “Pacific Daydream”, Weezer rencontre Weezer en date et lieu convenus, ni plus, moins. Même si la hargne semble s’adoucir au fil du temps, les Californiens continuent de diffuser chaleur et sympathie par l’intermédiaire d’un disque qui plaira au très grand nombre. A l’année prochaine ?

Informations

Label : Warner Music
Date de sortie : 27/10/2017
Site web : weezer.com

Notre sélection

  • Mexican Fender
  • Happy Hour
  • La Mancha Screwjob

Note RUL

3/5

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