Chroniques

Weezer – Everything Will Be Alright In The End

Dans la famille “comeback de l’année 2014”, on demande le papa Weezer. Formation ambivalente dans le rock alternatif depuis plus de vingt ans, le groupe de Rivers Cuomo est de retour cette année avec du nouveau matériel, une première en quatre ans ! Depuis “Hurley”, un premier album indépendant publié en 2010 via Epitaph Records qui n’avait piqué la curiosité que de 175 000 fans en terme de vente, de l’eau a coulé sous les ponts et le quatuor s’est remis en question par rapport à sa méthode de composition qui se “dégradait” selon Shawn Everett, producteur de l’époque. De retour en major sous la tutelle de Republic Records, c’est donc avec plaisir et intérêt que nous découvrons “Everything Willl Be Alright In The End”, ce fameux neuvième effort studio (prévu pour 2011) qui a donné lieu à un teasing monstre de plus de vingt-cinq courtes vidéos sur YouTube. Un coup de communication qui a su faire saliver les fans dans tous les sens du terme.

Autant vous dire d’emblée qu’après toutes ces spéculations et toute cette mise en bouche mystérieuse et troublante, peu de personnes ne savaient vraiment à quoi s’attendre de ce nouveau disque, marquant la réapparition de Weezer sur le marché musical. Est-ce que “Everything Will Be Alright In The End” sera un nouveau chapitre pop pour les américains ou une consécration d’un style plus que défendu par ceux-ci ? Bonne nouvelle, la deuxième réponse s’avère être la bonne ! Classique, classieux et iconique, la bande de Cuomo, dont la technique d’écriture avait été vivement critiquée, se relève plus convaincante qu’auparavant avec la même méthode que pour leurs disques à succès : un côté humble, simpliste et lyrique allié à des mélodies fortes en repartie, le tout saupoudré de vocalises du chanteur en pleine forme. Certes, la difficulté des morceaux n’est pas, une nouvelle fois, quelque chose à constater, mais le regain des premières sonorités rock est bel est bien d’actualité, comparé à ces prédécesseurs aux penchants plus pop. Le second titre, “Back To The Shark”, rythmé et entêtant, concerne d’ailleurs un retour au source des musiciens, s’écartant volontairement d’un esprit “moderne” de la musique. Sans trop de subterfuges, Weezer délivre des compositions à l’aspect propre indéniable, débordantes toujours d’une fameuse touche de rigolade. A l’image de “I’ve Had It Up To Here”, “Da Vinci”, “Lonely Girl” ou encore “Cleopatra” qui, pour la plupart, libèrent des refrains efficaces. Rien n’apparaît comme surjoué, mais respectivement travaillé et spontané, le plus gros du travail étant surtout de travailler les sons de guitares pour paraître à la fois appréciables et différents. Gros point positif de cet essai, la trilogie “The Waste Land/Anonymous/Return To Ithaka” qui le clôture. Organisées autour d’une logique et d’une structure commune, ces mélodies forment un final plus qu’intéressant, entre parties chantées et instrumentales. Un gain d’originalité à valoriser.

Au final, est-ce que Weezer a réussi son pari ? Oui (et petit non). Le combo s’écarte des mauvais sons qui ne lui faisaient pas toujours du bien, tout en redécouvrant la joie de simplement composer des titres classiques. Confirmant sa place dans le top des meilleurs groupes rock alternatif du monde, il est quand même triste de voir le nombre de collaborateurs extérieurs (sept) qu’il y a eu pour les quelques treize pistes de ce disque, remettant en question le talent des américains qui s’essoufflent peut-être après vingt ans de service. Quoi qu’il en soit, l’écoute de cet effort reste un plaisir à découvrir, surtout avec son aspect “accessible par tous” qui ne lui fait pas de mal.

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 06/10/2014
Site web : www.weezer.com

Notre sélection

  • I’ve Had It Up To Here
  • Back To The Shark
  • Lonely Girl

Note RUL

4.5/5

Ecouter l’album