Chroniques

Wedingoth – The Other Side

Originaire de Lyon, le groupe Wedingoth a vu le jour en 2007 grâce à l’union de deux ex-membres du groupe metal symphonique Catharsys. En effet, Laure Flores (chant) et Steve Segarra (guitare) décident de mettre en commun leurs très éclectiques goûts musicaux (rock années 70, classique, jazz, musique du monde et médiévale). Bientôt rejoints par Julien Lamarre (guitare), Robin Mariat (basse) et Adrien Lopez (batterie), le quintette sort en 2009 un album concept “Candlelight” en autoprod. Après la promotion de ce dernier, Wedingoth enclenche la vitesse supérieure et signe avec M & O Music qui, désormais, sera en charge de la distribution de son second opus, “The Other Side”, disponible depuis le 26 mars 2012.

De ce nouvel opus, nous pouvons dégager deux parties : la première, qui comprend les quatre premiers morceaux et qui se présente sous la forme d’un concept album dont la thématique est la vie après la mort. Tandis que, la seconde partie, elle, propose des morceaux plus libres et, ainsi, aborde différents sujets (politique, violence…). Dès les premières notes, l’invitation au voyage est lancée avec le morceau instrumental “Requiem” qui démarre par des bruits de vagues, incorpore des cris de mouettes avant de se laisser submerger par un jeu de guitare des plus fluide, s’achevant par l’irruption d’une voix féminine tout aussi planante. Belle intro où l’on se laisse facilement bercer par la mélodie avant d’entrer dans le vif du sujet. Ainsi, sans perdre de temps, les trois autres titres s’enchaînent et Wedingoth use des artifices propres au progressif : breaks à foison, changements de rythme, alternance entre passages calmes/rapides, sereins/pesants, solis aériens… De plus, le groupe n’hésite pas à y incorporer des touches jazzy et n’est pas non plus avare au niveau des orchestrations, donnant ainsi à certains passages un petit côté symphonique, voir épique, qui n’est pas déplaisant. Tout comme l’eau, qui semble un véritable fil conducteur entre les morceaux, la voix christalline de Laure se fait envoûtante et nous accompagne durant ce voyage. La fin de cette première partie s’achève brutalement lorsque résonne la sonnerie d’un réveil : c’est aussi le signal annonçant le début de la deuxième partie. Cette dernière, permet à la formation de mettre en avant son éclectisme en usant par exemple d’éléments plus proches de la musique du monde comme c’est la cas de “Bliss” et ainsi, s’éloigne, progressivement des sonorités plus “dures”. Même si l’idée est intéressante, on regrette toutefois cette mise en veille car, du coup, on a l’impression de ne plus vraiment écouter le même groupe. Heureusement, d’autres morceaux, en revanche, s’avèrent un peu plus musclés comme “No Way Out”, “Mistreated” incorporant des riffs de guitares plus lourds à certains moments ou encore incorporant une voix masculine sur “Artificial Paradises” qui contrebalance avec celle de Laure.

Ne cherchant en aucune façon à être enfermé dans une catégorie musicale, Wedingoth laisse libre court à sa créativité. Si certains titres sortent du lot et aiguisent notre attention, d’autres, en revanche, risquent d’en laisser certains sur le bord de la route.

Informations

Label : M & O Music
Date de sortie : 26/03/2012
Site web : www.wedingoth.com

Note RUL

3.5/5