VersaEmerge – Fixed At Zero

Qu’on mette tout de suite les choses au clair : VersaEmerge n’a rien à voir avec le groupe mené par une certaine chanteuse aux cheveux oranges, avec qui ils partagent le même label. Et “Fixed At Zero” le prouve.

Le désormais trio nous avait déjà montré toute l’étendue de son talent avec ses deux premiers EP sortis en 2008 et 2009, alors autant dire qu’on attendait ce premier opus avec impatience.
La pochette nous met immédiatement dans l’ambiance: un vautour perché sur une branche d’arbre. C’est en effet ce côté mystique et sombre qui ressort à l’écoute de cet album, et qui nous donnerait envie de faire une petite promenade en forêt. La nature a inspiré “Fixed At Zero”, et les chansons nous embarquent dans l’univers que le groupe s’est crée. D’entrée, les “ouh ouh” hypnotisants de “Figure It Out”, qui ouvre l’album, nous plongent dans un autre monde. Tandis que la voix de Sierra Kusterbeck, tantôt calme, tantôt puissante nous raconte sa perte de repères et ses doutes, la guitare de Blake Harnage et la basse de Devin Ingelido complètent parfaitement l’alternance des tons du chant. Le premier single, qui doit son titre à l’album, a tout d’un tube avec son refrain entêtant, et c’est là où on retrouve le vautour, ou “vulture”, comme le groupe aime appeler ses fans. L’effort gagne en profondeur dès “You’ll Never Know”, avec des paroles très personnelles, et la mélancolie se fait sentir sur “Stranger”, l’un des meilleurs morceaux du disque. Plus on avance dans l’écoute, plus on s’enfonce dans un univers carrément cinématographique. Après “Fire”, toute en puissance et sur laquelle Blake vient poser sa voix douce, l’outro pourrait se retrouver sans surprise dans un film de Tim Burton. D’ailleurs, les autres titres nous emmènent encore loin, dans un monde ailleurs, grâce aux sonorités à la fois grandioses et mélancoliques. L’outro de “Mythology” nous prépare doucement au final intense qu’est “Lost Tree”. La chanson de sept minutes commence doucement, Sierra nous susurre sa solitude, puis son cri déclenche une tempête de sons et des paroles de chaque chanson de “Fixed At Zero”. Puis le calme reprend le dessus et clôt l’album, on retourne à la réalité en se disant qu’on s’est quand même pris une grosse claque.

VersaEmerge réussit sans problème son pari: celui de nous emmener dans son univers, avec ses onze chansons aussi hypnotisantes les unes que les autres. On a hâte de voir ce qui les attend, même si on est plutôt confiants. En tout cas, ce groupe mérite d’être reconnu pour son talent qu’il délivre tout au long du disque, qui est une vraie pépite.