Chroniques

Van Halen – A Different Kind Of Truth

Fer de lance d’une époque, Van Halen est un groupe mythique de hard rock américain de la fin des années 70. Créé par les frères Eddie (guitare) et Alex (batterie) Van Halen, ils sont rejoints par Michael Anthony (basse) et David Lee Roth (chant). Reposant en partie sur le duo Eddie & David, la formation regorge d’une énergie inépuisable où les performances techniques  du “guitar hero” se mêlent à l’efficace jeu de scène  du charismatique et excentrique showman. Mais devant faire face à des conflits internes, David Lee Roth est remplacé par Sammy Hagar avec lequel, ils connaîtront d’autres succès, avant d’opérer de nouveaux changements de line up. Véritable machine de guerre, Van Halen, qui est à l’origine de onze albums, a laissé derrière lui de nombreux titres qui sont devenus des classiques “You Really Got Me” (reprise des Kinks), “Eruption”,  “Ain’t Talkin’ ‘Bout Love”, “Spanish Fly”, “Beautiful Girls”, “Jump”, “Panama”… Ainsi, l’évènement est de taille puisque quatorze ans après leur dernier opus, Van Halen sort “A Different Kind Of Truth”, nouvel album qui sera marqué par le retour du chanteur d’origine David Lee Roth.

 

A l’occasion de la sortie de ce nouveau disque, on peut dire que Van Halen c’est une histoire de famille puisque l’émérite bassiste d’origine, Michael Anthony, a été remplacé par Wolfgang, le fils d’Eddie Van Halen. Ainsi, “A Different Kind Of Truth” est en partie composé d’anciennes démos datant des années 70 dont les aficionados ne manqueront pas de se rappeler. En effet, pour l’occasion le groupe a choisi de les retravailler, en gardant le plus souvent la ligne musicale, mais en y apportant un rafraîchissement. Ce qui est le cas des titres suivants “Tattoo” (démo dont la structure est basée sur “Down In Flames”), “She’s The Woman” (démo), “Blood And Fire” (instrumental connu sous le nom “Ripley” composé pour la B.O du film “The Wild Life”), “Bullethead” (anciennement “Bang Bang”), “Outta Space” (démo de “Let’s Get Rocking”), “Big River” (démo de “Big Trouble”) et “Beats Workin’” (démo de “Put Out The Lights”). Quel plaisir d’entendre des morceaux rappelant la première période de Van Halen où la guitare apparaît comme la pierre fondatrice, autour de laquelle s’articulent les autres instruments. Les solis exécutés de manière magistrale sont légions comme sur le puissant “Outta Space” ou encore sur l’excellent “Blood And Fire”, qui rappelle par moment The Who. De plus, la manière de jouer si caractérique d’Eddie se retrouve à plusieurs reprises lors des solis comme sur le groovy “She’s The Woman” ou encore “Big River”. Il suffit de fermer les yeux et d’écouter. Si certaines pistes restent proches de leurs versions originelles, elles n’en restent pas moins redoutables comme c’est le cas de “Bullethead”. Rapide, efficace, ce dernier s’ouvre sur des guitares stridentes, et en seulement deux minutes trente, l’affaire est pliée. Seul petit bémol, le choix du single “Tattoo” comme mise en bouche qui est à déplorer car il n’est absolument pas représentatif de l’album. En effet, doté d’un refrain un rien agaçant, il apparaît vraiment insipide comparé à tous les autres morceaux. Face à ce bon crû, les nouveaux titres offrent un panel plutôt varié et ne sont pas en reste. Usant de sonorités arabisantes, “Honeybabysweetiedoll” laisse libre cours à une ligne musicale des plus incisives. Puis, quelques titres après, le bluesy “Stay Frosty” fait son apparition et n’est pas sans rappeler “Ice Cream Man” qui se trouve sur leur premier effort studio. Deux plages semblent se démarquer, “China Town” et “As Is” qui sont de vraies tueries. “China Town” démarre sur les chapeaux de roue pour suivre une cadence soutenue que le brillant solo ne fait qu’accentuer et ce jusqu’au final, qui s’achève sur une guitare tonitruante. Quant à “As Is”, il démarre sur une intro à l’ambiance plus lourde, qui est due au duo basse/batterie qui fonctionne à merveille, jusqu’à ce que la guitare prenne encore une fois le contrôle. Marquant, ainsi, le début d’un rythme effréné, ponctué par un break qui ne fera que relancer la machine de plus belle. Quant à David Lee Roth, il ne démérite pas. En effet, ses parties vocales sont très proches de ce à quoi il nous avait habitué. On retrouve les passages parlés comme sur “As Is”, “Honeybabysweetiedoll” ou encore “The Trouble With Never”, les nombreux cris bien caractéristiques, qu’il distille ici et là et qui sont souvent annonciateurs de solo. De plus, sur “You And Your Blues”, qui va crescendo, le vocaliste n’hésite pas à aller jusqu‘au bout de ses retranchements. Sans oublier les chœurs typiques de Van Halen présents sur l’ensemble du CD, notamment lors des refrains.

 

Van Halen peut se vanter d’avoir réussi son comeback avec “A Different Kind Of Truth” qui est une réussite. Tous unis autour de la guitare fédératrice d’Eddie, le groupe prouve qu’il est à la hauteur de sa réputation. Donc, si ce n’est déjà fait, il est encore temps pour vous de prendre le train en marche.

Informations

Label : Interscope Records
Date de sortie : 06/02/2012
Site web : www.van-halen.com

Notre sélection

  • Blood And Fire
  • As Is
  • China Town

Note RUL

4/5