Chroniques

Vagina Town – 11 Love Songs

Vagina Town. Avec un patronyme qui sonne girls band en colère (mais qui est en vérité plein d’humour, car emprunté à un vieux porno américain), le quatuor hétéro de Nantes (Loire-Atlantique) vous emmène surfer le long de la côte californienne, à grand renfort de punk garage so new wave. Attention, on nous indique une mer agitée sur ce deuxième album cacophonique, sobrement intitulé “11 Love Songs”, comme un hymne à l’amour.

“Plus on est de fous, plus on rit”. C’est aussi ce que se sont dit Jérémie à la guitare et Mélissa à la basse, qui en avaient marre de chanter en duo avec leur boite à rythme. C’est ainsi qu’interviennent désormais la batterie de Jérémie et les claviers de Rachel. Rachel qui chante aussi d’ailleurs.

Après les deux disques couronnés de succès que sont “Ecstasy” (2014) puis “Singing Medicine” (2015), c’est avec “11 Love Songs” que le quatuor entend nous emmener. Et tout est bon pour épater la galerie, saxophone hurlant, tam tam sur “Hvala”, synthés frénétiques, batterie sourde enregistrée à l’ancienne, et guitare surf rock tantôt cacophonique, tantôt insidieuse mais toujours joyeuse. Ça joue comme les punks de la côte, l’air de ne pas y toucher mais virtuoses dans l’âme.

Ecouter l’opus c’est un peu comme un dimanche en Amérique, la fête foraine en plus : on commence par “We’ve Got The Magic”, un titre enjôleur qui pose d’emblée les bases gypsies de l’édifice que sera “11 Love Songs”. Direction la roulotte de la voyante pour quelques révélations so musiciens hippies des 70’s, à la façon de Purson ou encore de Blues Pills.

Les morceaux sont riches, travaillés, avec silences et envolées survitaminées à la clef. Les mélodies sont parfois tonitruantes à la guitare et au chant avec pas mal de reverb’, souvent en forme de montagnes russes, comme “I Wanna Be Your Puppy”, qui vous fait même passer par le fond du train fantôme à toute vitesse, histoire de rappeler à qui on a à faire. Mais elles peuvent aussi être entonnées comme des comptines pour enfants à l’instar de “Chicken Space Pie” sur laquelle maman peu aisément aller danser un petit country avec papa, pour que vous puissiez reprendre vos esprits et manger votre glace sur un banc à l’ombre. Il flotte dans l’air comme une odeur de barbe à papa sur “Milk Milk Milk”, ou peut-être est-ce le rhum qu’on a pris tout à l’heure sur “Satan” ? C’était sans compter sur “Countdown” qui repart de plus belle avec des envolées très surf rock à la guitare et au chant. Quoi qu’il en soit, le synthé fait rage et apporte à l’ensemble une dose d’humour faite d’autodérision et de bienveillances pour les références très surf rock et country du quartette.

Côté pochette, on reste dans l’esprit destroy vintage des deux premières, avec un diamant rose, au graphisme stylisé façon lingerie sexy. Diamant qui rappelle fortement un petit triangle bien connu des plages californiennes, celui qu’on aime revêtir d’un joli bikini à poids. Bref, Vagina Town fait du surf punk, mais dans la dentelle s’il vous plait, pour notre plus grand plaisir à toutes et à tous.

Informations

Label : Kythibong
Date de sortie : 14/10/2016
Site web : vagina-town.blogspot.fr

Notre sélection

  • Countdown
  • We’ve Got Magic
  • Satan

Note RUL

4/5