Thirty Seconds To Mars – It’s The End Of The World But It’s A Beautiful Day

Thirty Seconds To Mars est de retour avec It’s The End Of The World But It’s A Beautiful Day. Cinq années se sont écoulées depuis son dernier album AMERICA (2018), et une question se pose : est-ce un retour triomphant ou une tentative d’adaptation aux tendances actuelles ?

L’évolution au détriment de l’émotion

D’abord reconnu comme un groupe de rock alternatif, Thirty Seconds To Mars a évolué au fil des ans. Le nouveau disque s’éloigne encore plus des mélodies alternatives pour s’aventurer vers des sons plus électro pop. La majorité des chansons durent environ trois minutes, prêtes pour les ondes radio, et démontrent une nouvelle approche minimaliste en matière de production. Le groupe semble clairement être dans une quête pour créer un album moderne en phase avec les tendances actuelles. Une approche qui se fait malheureusement au détriment de l’émotion et de la créativité.

En effet, le nouveau penchant pour l’électronique, bien que louable, manque souvent de substance et d’émotion. Un titre comme “Life Is Beautiful” dévoile une sonorité monodimensionnelle. Des morceaux comme “Get Up Kid” et “7:1” parviennent à peine à capter l’attention. Ils apparaissent comme un effort de remplissage plutôt que le signe d’une volonté de renouveau. Même si les morceaux ne sont pas toujours convaincants, il faut reconnaître que le duo a eu le courage de prendre des risques artistiques.

Une Continuité d’expérimentation

Les frères Leto ont toujours été connus pour leur désir d’expérimentation et leur capacité à ne pas se conformer à une seule identité musicale. Les guitares, autrefois dominantes, s’intègrent désormais subtilement avec d’autres instruments. Des chansons comme “Stuck” reflètent cette fusion audacieuse. Le single, un peu déroutant à la première écoute, devient de plus en plus entraînant. “Seasons” et “Life Is Beautiful” illustrent une idée d’apporter de l’optimisme et de la simplicité. Une volonté assumée pour Thirty Seconds To Mars, souvent gâchée par le trop mielleux.

Certains morceaux parviennent néanmoins à équilibrer l’ancien et le nouveau. “Avalanche” est un parfait exemple, combinant des éléments épiques typiques de Thirty Seconds To Mars avec des synthés et des percussions modernes. “World On Fire” sort un peu du lot avec son refrain catchy à souhait. Il manque un peu de profondeur pour en faire un vrai tube. “Never Not Love You” offre beaucoup de douceur pour mettre en avant la voix sensuelle de Jared Leto. Au final, c’est un album très varié que livrent Jared et Shannon Leto. L’aboutissement de nombreuses expérimentations qui devraient diviser le public.

It’s The End Of The World But It’s A Beautiful Day est une manifestation audacieuse d’un groupe qui cherche à naviguer dans un monde musical en constante évolution.