Chroniques

The Wonder Years – Sister Cities

Ce vendredi 6 avril fut sûrement l’un des plus chargés en terme de sortie d’albums attendus. Entre Thirty Seconds To Mars ou encore Underoath, il y avait quoi avoir la tête qui tourne. Un peu plus confidentiel, mais tout aussi espéré, le nouvel opus des The Wonder Years faisait également surface, près de trois ans après un “No Closer To Heaven” (2015) acclamé par la critique. De manière générale, The Wonder Years c’est ce groupe de pop punk qui a toujours attiré la sympathie du public et des critiques, sans faire de vague et en continuant son bonhomme de chemin sans demander son reste. L’évolution musicale du sextette vers des compositions de plus en plus matures et moins pop punk-like se distingue clairement et se perpétue sur ce “Sister Cities”.

En effet, The Wonder Years a toujours fait évoluer son son entre chacun de ses six efforts studio. Une trajectoire que l’on pourrait comparer à celle de Brand New, toutes proportions gardées. Et lorsque l’on écoute “Raining In Kyoto”, on se trouve face à une chanson qui pourrait être très fortement influencée par “The Devil And God Are Raging Inside Me”, chef d’oeuvre absolu de Brand New. Le morceau évoquant la perte du grand-père du chanteur Dan Campbell alors que la formation tournait au Japon, est d’une mélancolie irrésistible. Et c’est un sentiment qui va perdurer tout au long de ce nouvel essai.

Que ce soit avec la dynamique “Pyramids Of Salt” ou de la touchante “Flowers Where Your Face Should Be”, tout le disque est d’une finesse et d’une mélancolie déchirante. Typiquement le genre d’album qui peut parfaitement accompagner les premières journées du printemps tant ceux de l’automne. On oscille en permanence entre un soleil réconfortant et une pluie qui nous met à fleur de peau. Si le groupe adoucit son propos au fur et à mesure de ses albums, il n’en devient pas mou pour autant. Des chansons comme “Sister Cities” ou “The Ghosts Of Right Now” vont permettre au public de se défouler comme il faut en live, tout en vociférant des refrains imparables.

La production est d’une subtilité parfaite. Les instruments sont tous discernables avec une clarté qui aide vraiment à saisir la moindre nuance de l’interprétation de TWY, ce qui accentue l’intelligence avec laquelle les chansons furent composées. On sent un groupe inspiré, sur de ses capacités et surtout, qui ne joue ces chansons que dans l’unique but d’exorciser ses émotions. Il est franchement compliqué de ne pas céder à se laisser emporter par le flots de ressentis que chaque note de guitare peut nous inspirer.

Vous l’aurez compris, cette nouvelle livraison de The Wonder Years est une très franche réussite. Une véritable pépite d’une formation ayant atteint une maturité certaine. Chaque chanson possède son potentiel tubesque sans pour autant tomber dans la facilité et l’on se trouve en présence d’un album parfaitement équilibré entre hymnes fédérateurs et compositions intimes au possible. Définitivement l’un des disques de l’année.

Informations

Label : Hopeless Records
Date de sortie : 06/04/2018
Site web : thewonderyearsband.com

Notre sélection

  • Raining In Kyoto
  • Heaven’s Gate (Sad & Sober)
  • Pyramids Of Salt

Note RUL

4/5

Ecouter l’album

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN