Chroniques

The Naked And Famous – In Rolling Waves

Trois ans après la sortie du premier album qui avait su faire sensation de par un style atmosphérique et une remise au goût du jour d’un style indie tacheté d’influences new wave et pop, The Naked And Famous tente le retour en force avec un nouvel album, “In Rolling Waves”. Groupe néo-zélandais particulièrement apprécié par Mark Hoppus (Blink-182, +44) suite à sa “sensibilité musicale”, c’est en septembre dernier qu’est sorti ce nouvel effort studio. Retour sur un jardin de basse et de synthés.

Dès les premières notes de “A Stillness” où sont mêlés acoustique et synthétiseur ultra-atmosphérique, l’empreinte The Naked And Famous opère. Rappelons que cette liaison existait sur les œuvres précédentes (avec les morceaux “No Way” ou “Serenade”). Pas de grande surprise pour commencer cet effort, mais bien une mise en avant des capacités précédemment appliquées de la formation, pour une légère pensée du passé et le fait que ce projet avance sur des bases sures et solides. La voix d’Alisa Xayalith s’exploite de mieux en mieux d’année en année, même si les modifications studios se font sentir, ne rajoutant qu’un côté synthé à la voix et la mêlant aux autres instruments dans un mix où seront le plus souvent en avant les basses. Il en est que sa voix semble plus en harmonie dans ce disque. “Hearts Like Ours” est un bon exemple pour justifier que le projet continue dans la même direction musicale que le dernier album, avec une accélération de tempo pour le refrain créée par des beats plus complexes de batterie, des sons de claviers qui explosent de partout, les backing vocals et des handclaps en puissance. Heureusement qu’on ne retrouve relativement pas un auto-plagiat du groupe avec lui-même, pour éviter d’une part la redondance avec le premier album. “Waltz” poursuit l’écoute avec l’arrivée du chant de Thom Powers, également guitariste, qui nous fait jouir de la relation parfaite qui existe entre ces deux timbres de voix. Aucune ne passe au-dessus de l’autre, laissant de la place pour l’autre sans hésitation. Même l’instrumentale ne prend pas part avec de grosses basses. Un morceau indie par excellence, sans être trop lent. Pour continuer dans une empreinte relativement calme et reposante, “Rolling Waves” saura trouver de nouveaux fans entre de légères lancées lors des “like Rolling Waves” (“comme des vagues déferlantes”) qui, en fermant les yeux, vous donnent l’impression d’être en face d’un paysage paradisiaque. La magie de ce genre musical, c’est le pouvoir de rêver que vous procure tous ces synthés. “The Mess” et “Grow Old”, formées de la même façon -une première partie de chanson calme qui avance progressivement vers une forte et puissante fin- entrainent à force une certaine lassitude pour cette partie de l’album, le groupe n’ayant pas forcément cassé un quart de patte à un canard, bien que les morceaux ne soient pas mauvais et en adéquation avec le reste de l’ensemble. Après la ballade “Golden Girl”, “I Kill Giants” remonte en force, après une (trop) longue période de calme. La guitare avec son son métallique fuse et les headbangs retentissent instinctivement au fur et à mesure de l’écoute. Paroles courtes et concises, tout ce qu’il faut pour un bon titre indie. S’en suit après ce morceau tout en efficacité une bonne surprise semi acoustique où la basse prend moins d’ampleur que le côté folk et un refrain très calme mais sentimentalement puissant dans lequel on retrouve les deux voix s’appropriant chacune un couplet et se retrouvant dans le refrain, l’apogée du morceau. Le pic artistique du combo, non pas dans une recherche de puissance mais dans la perspective de vous soulever les tripes avec une facilité et une simplicité déconcertante et moins “dance techno”. Le titre suivant “We Are Leaving”, mi instrumental et mi morceau, pousse davantage à s’intéresser à une nouvelle dimension du groupe, à la recherche de sonorités précises et différentes… peut-être pour un prochain album plus expérimental ? Nous l’espérons. L’avant-dernière page de cet essai, “To Move With Purpose”, est formée comme le milieu de cet opus, en constante progression pour l’explosion finale qui laisse place à “A Small Reunion”, agréable surprise acoustique accompagnée de violons qui referme la boucle que le début d’album a ouverte. Belle surprise hybride coulant comme un long fleuve tranquille… avec une fin de spectacle purement propre à TNAF !

Dans un avis général, “In Rolling Waves” est un bon album qui ravira de nouveaux fans (attirés par l’atmosphérique-progressif) mais qui pourrait décevoir les anciens fans, le trouvant parfois redondant et sans grande recherche ni prise de risque du groupe. Il en est que le groupe maitrise toujours aussi parfaitement son genre et son instrumentation, avec une belle évolution dans le travail de la voix d’Alisa, plus présente mais sans prendre le dessus sur le reste ; ne belle avancée avec un mauvais choix dans le placement des chansons dans l’album. Un troisième effort studio comme celui-ci sans trop de tentatives d’innovation pourrait conduire le groupe dans une mauvaise perspective d’avenir, ça c’est sûr.

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 16/09/2013
Site web : thenakedandfamous.com

Notre sélection

  • A Stillness
  • I Kill Giants
  • Hearts Like Ours

Note RUL

3.5/5

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