Chroniques

The Jezabels – Synthia

L’Australie ce n’est pas que les kangourous, les koalas, les grandes étendues sauvages et Kylie Minogue. C’est aussi une terre très fertile pour le rock sous toutes ses formes : AC/DC, Midnight Oil, Nick Cave, Silverchair et plus récemment Angus And Julia Stone, The Temper Trap ou encore Tame Impala. Une autre formation dont nous avions fait les éloges en 2014 (“The Brink”) a également sa place dans cette liste non-exhaustive de groupes-à-ne-pas-rater-qui-viennent-de-l’autre-bout-du-monde : The Jezabels, qui revient aujourd’hui avec “Synthia”. Alors essai transformé ?

Après sa dernière tournée, le quatuor pensait se mettre au repos, laisser sa créativité en jachère quelque temps afin de revenir avec de nouvelles idées. Que nenni. Un soir, durant une répétition, les musiciens ont improvisé un bœuf. Boostés par les nouveaux instruments qu’Heather (synthé) avait reçus, ils n’ont pas arrêté de créer jusqu’à en faire tout un album : “Synthia”. Pourquoi ce nom ? Car le combo l’a conçu en pensant à une femme composée d’éléments synthétiques. Quand Hayley (chant) s’est mis à écrire les textes, elle a été inspirée par ces dernières rencontres et notamment les groupies (“My Love Is My Disease”, “Smile”). Hommage aux femmes donc mais aussi au plaisir, à la liberté; à l’envie de se lâcher (“Pleasure Drive”). La jeune chanteuse a voulu s’attaquer à des thèmes plus personnels, qui lui tiennent à cœur le tout avec sa vision de femme. Le tout en mettant vraiment son âme à nue.

La force de ce troisième effort réside dans son style plutôt indescriptible d’intense indie-électro-dream-pop-gothic-new-wave-rock et ses mélodies entêtantes. Le titre d’ouverture “Stand And Deliver” et celui de fermeture sont assez marquants de par leur longueur (7:29 et 7:06), leur intensité et leur petit côté voyage mystique vers la lumière. Par moments très lumineuses, les chansons arrivent aussi à nous plonger dans une certaine mélancolie (“A Message From My Mothers Passed” “Flowers In The Attic”). La voix d’Hayley, parfois suave et sensuelle (“Smile”), souvent envoûtante, peut s’envoler haut, très haut. En l’entendant, on ne peut s’empêcher de penser à Kate Bush, Chrissie Hynde voir même Florence Welsh. Par ailleurs, les arrangements électro très denses laissent désormais peu de place à la guitare. Par contre, les synthés nous replongent souvent dans la new wave des années 80.

Danser, se laisser aller, rêver, s’émouvoir, s’émerveiller et bien plus encore voilà tout ce que “Synthia” vous fera vivre. Encore une belle réussite pour une formation nous venant de l’autre côté de la planète. En écrivant ces quelques lignes, nous avons une pensée particulière pour Heather qui doit se battre contre un cancer. Nous lui souhaitons de vite se rétablir afin de venir nous faire vivre toutes ses émotions en live.

Informations

Label : Caroline
Date de sortie : 12/02/2016
Site web : thejezabels.com

Notre sélection

  • Pleasure Drive
  • Stamina
  • Stand And Deliver

Note RUL

3.5/5