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The Jaded Hearts Club – You’ve Always Been Here

Il y a des projets auxquels on ne s’attend pas forcément, mais qui coulent de source dès les premières notes. The Jaded Hearts Club et sa belle bande de rockstars britanniques sortent leur premier album de reprises “You’ve Always Been Here” et nous touchent en plein cœur.

Rock N’Potes

Artwork noir et blanc, cuirs sur les épaules, regards mystérieux de rockstars qui ont de la bouteille. L’atmosphère est posée. Le Jaded Hearts Club nous ramène aux origines du rock, dans les années 1960, lorsque des bandes de copains à la coupe au bol faisaient hurler les filles en leur parlant d’amour. L’ambiance capillaire a quelque peu évolué mais l’histoire du groupe semblera familière.

Le Club Des Cœurs Blasés est tout simplement composé de six pontes du brit rock : Miles Kane (The Last Shadow Puppets) et Nic Cester (Jet) au chant, Graham Coxon (Blur) et Jamie Davis à la guitare, Matthew Bellamy (Muse) à la basse et Sean Payne (The Zutons) à la batterie. Rien que cela.

En 2017 à l’occasion d’une fête d’anniversaire, les six larrons – sous l’impulsion de Jamie Davis- décident de former un groupe de reprise des Beatles. Du rock, des potes, aucune pression. Il n’en fallait pas plus au Jaded Heart Club pour réitérer l’expérience. D’abord de manière très occasionnelle lors de shows caritatifs, puis pour un projet collectif de reprises rock 60’s, sauce Jaded.

Back to the 60’s

L’album s’ouvre sur du gros classique : “We’ll Meet Again”, 1939.  Ce sont les aiguës bien connues de Matthew Bellamy qui reprennent la voix féminine de Vera Lynn en intro de ce disque, sur fond de tourne-disque et de nostalgie d’un âge d’or musical lointain.

Une minute plus tard, place aux années 60 en grandes pompes avec la reprise garage de “Reach Out (I’ll Be There)”. Sans dénaturer l’originale, l’énergie de chaque instrument se dégage clairement dans ce titre. Comme une envie de faire revivre ces monuments du passé. Nic Cester et Miles Kane alternent alors les covers de leurs classiques préférés à un rythme effréné : “Have Love Will Travel”, “Money”, “Why When The Love Is Gone”. Le tourbillon rétro est irrésistible.

Le Jaded Hearts Club parvient un tour de force artistique : dépoussiérer des classiques sans les dénaturer, tout en y apportant la touche personnelle d’un nouveau collectif.

Sur “Nobody But Me”, l’énergie de Miles Kane est incroyable. L’éclate entre potes est palpable. Chaque instrument est à sa place, le solo de guitare transporte. L’adaptation de “Long And Lonesome Road” est, pour le coup, beaucoup plus revisitée que certains autres morceaux de l’album. La puissance à la basse de Matthew Bellamy vient y remplacer le synthé 70’s de la version originale et apporte une véritable dimension garage rock au morceau. Le défi était également de taille pour le succès planétaire “I Put A Spell On You”, adapté à plusieurs reprises depuis 1956. Oui, mais là, on parle du Jaded Heart Club. La folie rageuse dans la voix de Nic est presque déconcertante, tandis que les cordes répondent à ses plaintes musicales comme si les instruments étaient, eux aussi, possédés.

Cerise sur le gâteau et dernier défi de taille en outro, “Fever”. Depuis 1956, plus d’une centaine d’artistes ont repris et adapté ce titre. Sauf qu’ici, il n’est pas chanté. “Fever” est murmuré par la voix sensuelle de Matthew Bellamy, donnant le rythme par ses claquements de doigts ensorcelants. Pari réussi : les dernières notes de “You’ve Always Been Here” tombent et la fièvre, elle, non.

Est-ce qu’autre chose qu’un album de reprises magistrales pouvait être façonné par les doigts d’or de ces six artistes d’exception ? Bien sûr que non. Il nous tarde de pouvoir écouter les futures compositions originales du Jaded Hearts Club !

Informations

Label : BMG
Date de sortie : 02/10/2020
Site web : thejadedheartsclublive.com

Notre sélection

  • Have Love Will Travel
  • Fever
  • Long And Lonesome Road

Note RUL

 4,5/5

Ecouter l’album

Mathilde Deau
Inconditionnelle de festivals et ouverte à toute proposition musicale.