Chroniques

The Hyènes – Peace And Loud

C’est en 2005 que la section rythmique de Noir Désir (Denis Barthe – batterie et Jean-Paul Roy – basse) s’associe à Vincent Bosler (Very Small Orchestra) dans le but de participer ensemble à la B.O. du film de Dupontel, “Enfermé dehors”. Pour ce projet collaboratif, les trois compères décident de se nommer “The Hyènes” en référence à “Bernie”, autre film de Dupontel. Initialement prévu pour ne pas aller au-delà de ce premier travail, le groupe continue tout de même l’aventure une fois la B.O. réalisée. Quatre années durant, les trois musiciens, qui ont été rejoint par Olivier Mathios (Ten Cuidado, Les Timides), multiplient alors les concerts. En 2009, ce groupe initialement sans prétention sort un premier album éponyme complètement indé et disponible uniquement par correspondance. En mars 2012, The Hyènes retourne en studio avec Ted Niceley (Noir Désir, Fugazi) à la réalisation pour produire les onze titres de leur nouvel album. Apres six mois de travail, “Peace And Loud” est sorti le 24 septembre dernier.

Avec ce nouvel opus, The Hyènes ne cherchent pas à faire dans l’originalité et ne tournent pas non plus autour du pot. Leur objectif est de produire du bon rock classique. Cette intention transparait d’ailleurs également au travers de l’artwork à l’image de la pochette du disque qui est simple et qui mobilise l’imagerie rock n’roll : guitare, tête de mort et seringue entre autres. A l’image de “Dead Pompidou’z”, premier titre de la galette, les morceaux, qui s’appuient sur des riffs acérés et accrocheurs et sur une section rythmique enlevée, sont explosifs. L’ensemble se caractérise par sa cohérence et sa rigueur et, à mesure que “La Peur”, “Punk Is Dead”, ou encore “Normal” s’enchainent, on a réel plaisir à écouter un rock brut de décoffrage, sans fioriture et chargé en testostérone. Assez rapidement, on s’imagine même déjà assister à un des concerts du groupe en headbanguant sur “Black B” ou “R Le Roadie”. Au niveau des textes, comme on pouvait s’y attendre, les titres (presque tous francophones) composant “Peace And Loud” sont des morceaux engagés. La critique de la politique et de la manière dont les politiciens manipulent leurs citoyens y sont bien évidemment présentes (“Dead Pompidou’z” ou “Le Pouvoir”). De même, le racisme rencontré au quotidien est également évoqué. Dans “Die Deutschen”, The Hyènes reviennent notamment sur les préjugés véhiculés à l’égard des allemands. On a également dans “Peace And Loud” un appel à se prendre en main, se bouger les fesses et profiter de la vie (“On Dormira Quand On Sera Mort” par exemple). Et puis, dans cet album on a aussi des choses beaucoup plus légères et qui restent bien en tête comme la reprise du motif “moi je connais une chanson qui emmerde les gens” dans le refrain de “La chanson pour…”.

Avec ce second effort, The Hyènes ont fait le pari de revenir aux fondamentaux du rock et, ils y sont parvenus avec brio. “Peace And Loud” est en effet un disque à la fois humble, fougueux, sincère et efficace. Certains critiqueront peut-être le côté trop “classique” des morceaux mais, force est de constater que ça marche. Les titres proposés sont loin d’être ennuyeux et s’avèrent d’une grande qualité et, la scène rock française a aussi besoin de groupes capables de produire ce type de musique.

Informations

Label : At(h)ome
Date de sortie : 24/09/2012
Site web : www.thehyenes.com

Notre sélection

  • Black B
  • Le Pouvoir
  • Die Deutschen

Note RUL

3.5/5