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The 1975 – Notes On A Conditional Form

Il aura fallu pas moins de deux années à The 1975 pour finir son quatrième album, “Notes On A Conditional Form”. Initialement prévu pour sortir dans la foulée de son prédécesseur, “A Brief Inquiry Into Online Relationships” (2018), ce nouveau disque a demandé énormément de travail et d’investissement au quatuor britannique. À tort ou à raison ? On vous dit tout !

Un groupe qui tient ses engagements… à tous les niveaux !

Première grande surprise lorsque l’on débute notre écoute : la longueur de l’ensemble ! Vingt-deux titres et près d’1h20 de musique nous sont proposés. Un fait suffisamment rare pour le souligner. Les musiciens n’ont définitivement pas fait les choses à moitié pour leur public. Et c’est peu de le dire.

The 1975 est et a toujours été un groupe qui n’a jamais eu peur de s’engager politiquement. Que ce soit à travers des discours durant ses concerts, ses interviews, mais surtout sa musique. Il n’est donc pas surprenant que le traditionnel morceau d’ouverture, “The 1975”, soit accompagné d’un discours de la militante écologiste Greta Thunberg. Un texte qui appelle au réveil des consciences et à la protection d’une planète qui souffre plus que jamais. Et on ne va pas se mentir, le titre a beau être sorti il y a quelques mois, il résonne plus que jamais en ces temps de crise.

De véritables gifles musicales

Nous avons à peine le temps de nous remettre de la claque que représente ce premier titre, que “People” se lance. Et c’est une seconde gifle musicale que l’on se prend. Très loin du son auquel la formation a pu nous habituer, c’est un morceau aux influences définitivement punk, qui prend des allures de cri de protestation. Il faut dire que les paroles sont assez équivoques. En effet, ces dernières traitent de sujets comme le capitalisme ou l’anxiété de vivre dans un monde en perpétuel changement. Et on s’y reconnait plutôt bien !

S’il y a bien quelque chose qui nous marque tout au long de notre écoute, c’est la diversité des sonorités qui s’y trouvent. Il n’y a pas un seul titre qui ressemble au précédent, que ce soit au sein de l’album en lui-même, mais également dans toute la discographie des Anglais. “NOACF” forme un ensemble éclectique, travaillé au millimètre près, qui gagne en cohérence au fil des minutes.

Impossible de parler de ce disque sans mentionner les nombreux morceaux instrumentaux qui guident notre écoute. Ces derniers révèlent un véritable désir d’expérimentation de la part du quatuor qui n’a définitivement pas froid aux yeux. Mention spéciale à “Yeah I Know” qui nous fait basculer dans un univers parallèle l’espace de quatre minutes.

Un talent qui n’est plus à prouver

Autre point marquant de ce “Notes On A Conditional Form” : “Jesus Christ 2005 God Bless America”. Ce duo avec Phoebe Bridgers, issue de la scène indie américaine, révèle une facette méconnue du quartette, pleine de vulnérabilité et de fragilité, empreinte d’une mélancolie touchante. Un morceau qui va de paire avec “Me & You Together Song” et son rythme accrocheur qui nous rappelle le tout premier album sorti en 2013.

Le talent de The 1975 n’est plus à prouver, et il le sait. C’est probablement ce qui donne à ce nouveau disque cette dimension si particulière, à mi-chemin entre renouveau et expérimentation. Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer durant notre écoute. Même s’il faut souligner que “Notes On A Conditional Form” demande à être joué plusieurs fois pour en saisir la subtilité et apprécier le véritable travail de fourmi qu’ont réalisé les Britanniques. Une minutie qui plaira aux amateurs de musique, à leur public mais aussi à ceux qui les découvrent tout juste !

Informations

Label : Polydor / Dirty Hit
Date de sortie : 22/05/2020
Site web : the1975.com

Notre sélection

  • Then Because She Goes
  • Jesus Christ 2005 God Bless America
  • Me & You Together Song

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album

Coralie Monange

Coralie Monange

Journaliste-rédactrice
Je peux écrire sans regarder mon clavier et trouver LE gif adapté à chaque situation.