Neuf ans qu’on n’avait pas vu Superbus dans les bacs. Après une parenthèse de tournée anniversaire et une pause studio, le groupe emmené par Jennifer Ayache revient en 2025 avec OK KO, un album dans la veine de ses plus belles années. Sur fond de tournée estivale des festivals et d’une tournée en salle prévus à l’automne, ce disque oscille entre chaos contrôlé, pop rock pêchue et nostalgie calibrée. Ce comeback attendu parviendra-t-il à faire vibrer les fans de la première heure ?
Dès les premières secondes du morceau éponyme “OK KO”, le décor est planté. Un riff accrocheur, un chant scandé, une production nette : tout y est pour relancer la machine Superbus. On imagine déjà ce titre en ouverture de set. C’est pop, efficace, ça ne cherche pas à réinventer la recette mais ça fonctionne.
L’énergie reste au rendez-vous sur “Les Cheveux”, deuxième salve plus brute portée par un duo vocal qui donne du relief. Ce morceau apporte une touche plus nerveuse, un petit parfum “garage pop” pas désagréable qui rappelle parfois les débuts de la formation.
Avec “Aseptisé” puis “La Locomotive” Superbus renoue pleinement avec sa formule d’origine : des textes simples mais percutants, une rythmique qui fait bouger et des refrains qui se fredonnent sans effort. Le fameux “chaos organisé” revendiqué par Jennifer Ayache pour qualifier l’écriture de cet album prend ici tout son sens.
Reprise ou recyclage ?
Impossible de passer à côté des deux moments “vitrine” du disque : les nouvelles versions de “Lola” (feat. Nicola Sirkis et Hoshi) et “Butterfly” (feat. Rori). Deux titres phares du répertoire Superbus, revus et arrangés. Sur le papier, l’intention est belle : rendre hommage à deux générations de musiciens en convoquant d’un côté deux figures pop actuelles (Hoshi et Rori) et de l’autre un pilier du rock français (Nicola Sirkis). Et honnêtement, les versions sont réussies, les arrangements sont soignés, les voix bien sont intégrées. Le problème ? Leur présence au sein d’un album de nouveautés brouille un peu le fil rouge. On aurait peut-être préféré voir ces morceaux sortir en singles autonomes, ou figurer dans un EP parallèle. Intégrés ici, ils donnent une légère impression de réchauffé, voire d’un remplissage malin. Une parenthèse hommage qui, malgré ses qualités, interrompt un peu la dynamique de l’ensemble.
Verdict : un chaos bien organisé
Heureusement, l’album se referme sur une belle promesse d’évasion. “Stupido” incarne parfaitement la bande-son d’un été en mouvement : rythmique solaire et énergie dansante. On l’imagine déjà tourner en boucle à la radio sur la route des vacances.
Avec OK KO Superbus ne cherche pas à surprendre. Il revient avec ce qu’il sait faire : de la pop rock aux refrains immédiats avec un goût certain pour l’efficacité. OK KO n’est ni une révolution ni une simple redite. C’est un album de retrouvailles, sûrement un peu inégal entre la première partie et la seconde, mais fidèle à l’ADN du groupe. Et parfois, c’est tout ce qu’on demande. Et c’est peut-être là que réside la force de ce disque : moins dans sa capacité à surprendre que dans celle de rassembler. Entre hymnes pop bien huilés et refrains fédérateurs, OK KO coche les cases d’un album de reconnexion. Le chaos est sous contrôle et l’envie de scène palpable (Zénith de Paris le 18 octobre 2025 en tête). Superbus est de retour, et il compte bien le faire entendre.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 04/07/2025
Site web : superbus.fr/en
Notre sélection
- OK KO
- Les Cheveux
- Mauvais Réflexe
Note RUL
3,5/5