Chroniques

Soulfly – Enslaved

Suite à de nombreux désaccords au sein de Sepultura, Max Cavalera décide alors de quitter le navire et de fonder en 1998 son nouveau groupe Soulfly, qui est un mélange de thrash et de son tribal. A la fois chanteur, guitariste et compositeur, le brésilien enchaîne les albums tous les deux ans tout en renouvelant tout aussi régulièrement son line up. Ainsi, le très prolifique Max Cavalera et son guitariste Marc Rizzo depuis huit ans, se sont entourés d’un nouveau bassiste, Tony Campos et d’un nouveau batteur, David Kinkade, afin de participer à ce nouvel album “Enslaved” sorti le 13 mars 2012.

Après avoir sorti deux disques qui avaient laissé la plupart des fans sur leur faim, il était temps pour le groupe de repartir sur de bonnes bases avec une nouvelle équipe : mais cela sera-t-il suffisant ? Sans pour autant être un album conceptuel, “Enslaved”, comme son titre le laisse présager, est un opus en partie centré sur l’esclavage avec des morceaux comme “Chains”, “Intervention” ou encore “Legions” mais qui traite aussi d’autres sujets actuels ou non (camp de concentrations, bombe nucléaire, etc…), voir personnels comme “Revengeance”, qui est un hommage à son beau-fils et pour lequel Max s’est entouré de ses enfants. Par ailleurs, deux invités figurent sur cet effort : Travis Ryan de Cattle Decapitation qui se joint à Max sur le single “World Scum” et Dez Fafara de DevilDriver qui officie lui sur “Redemption Of Man By God”. Tout d’abord, c’est un opus plein de fureur et de hargne comme peuvent en témoigner la plupart des titres qui s’enchainent à vive allure. En effet, faisant suite à une intro au final presque épique où les tambours résonnent comme une mise en garde, Max Cavalera nous accueille avec sa voix d’outre-tombe. Puissante et soutenue par un rythme d’enfer où la double pédale martèle à tout va, ce qui est le cas de “World Scum”, “Intervention”, “American Steel” ou encore “Treachery”. Comme à son habitude, de nombreux break ponctuent les morceaux imposant ainsi des accélérations ou des ralentissements à n’en plus finir dans un même titre. Au final, cela en est presque épuisant pour l’auditeur. Heureusement, cela permet l’incursion de nombreux solis où des guitares stridentes prennent le dessus comme sur “Gladiator”. Elles instaurent ainsi une ambiance planante rappelant parfois Pink Floyd sur “Treachery” en utilisant la slide guitare ou encore sonnent flamenco sur “Plata O Plomo” avec son final acoustique du plus bel effet. Par contre, ce n’est pas du côté des refrains que viendra l’innovation puisque ces derniers se réduisent à une juxtaposition de termes qui nous sont inlassablement assénés. Après, il est certain que c’est plus direct et lors des concerts, le public peut sans difficulté les scander à l’unisson, mais bon….

Il faut bien dire qu’au vu des précédents albums, Soulfly n’avait pas mis la barre très haute. Ainsi, sans être d’une originalité folle, cet opus réserve quelques bonnes surprises permettant ainsi à certains titres de tirer leur épingle du jeu, quand d’autres resteront plus anecdotiques.

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 13/03/2012
Site web : www.soulfly.com

Notre sélection

  • Gladiator
  • Legions
  • Plata O Plomo

Note RUL

3/5