Chroniques

Solids – Blame Confusion

Hier, Kurt Cobain aurait soufflé ses quarante-sept bougies s’il ne s’était pas passé cet événement si terrible qu’est la mort. Malgré son décès, le grunge a tenu et tient toujours une posture influente dans la société des années 90 et actuelle. Aujourd’hui encore, nous retrouvons des groupes défendant ce type de noise rock indé intéressant comme le prouve le groupe canadien Solids et son premier album “Blame Confusion”. Tant attendu par quelques fans, tentons l’approche sur ce projet musicalement énergique et énergétique.

Il y a certains albums où le son brouillon et évasif peut rendre l’écoute inconfortable et dissuasive. Puis il y a les autres opus dans lesquels ce genre de sonorité vous passionne et colle parfaitement à l’image et la musique que souhaite transmettre la formation au reste du monde. Le duo montréalais fait évidemment bien parti de la deuxième catégorie non pour nous déplaire. Empruntant une identité musicale proche des années 80/90, c’est dès les premières secondes de “Over The Sirens” que l’intrigue s’installe. On apprécie ou pas, il en est qu’une drôle d’énergie et de frénésie nous traverse, comme une envie d’évasion relativement restreinte par les quelques notes et la voix sous effet “mégaphone”. Les morceaux se suivent, se ressemblent et s’assemblent, sans amener forcément à une répétition désagréable. Il faut bien comprendre qu’emprunte musicale un peu brouillon ne rime pas forcément avec morceaux déstructurés, ambiance inaudible et manque de punch : que nenni ! Et cela, c’est Xavier Germain-Poitras (chant/guitare) qui nous le prouve avec des titres aussi intenses que sont “Through The Walls”, “Blame Confusion” ou la légèrement pop “Haze Away”. Le tout joliment agrémenté de batteries sur la même longueur d’ondes que le reste signé Louis Guillemette. Avec quelques tendances à l’expérimentation, Solids dégage surtout une atmosphère de passionné et une ambition à rendre “du bruit” encore plus fluide et harmonieux que possible, sans excès pour ne pas gâcher tout ce travail. La ballade mélancolique “Terminal” clôture l’ensemble et met un point final sur la recherche émise par ces deux musiciens. Comme une conclusion d’une thèse incomplètement bonne. On en voudrait plus de ses expériences, mais l’on comprend que ce petit “plus” pourrait aussi nuire à l’album en le rallongeant et en le rendant monotone, déstructurant les bases et la dynamique installées.

En manque de bon noise-rock pas trop prétentieux ? Solids et sa musique devrait vous satisfaire. Le rock indé se retrouve parfois mélangé à une emprise assez bourgeoise et chic (qui plait ou non), mais ce qui est sûr avec “Blame Confusion”, c’est que ce style fait un certain bon en arrière afin de se remémorer ses passionnants débuts, comme une cure de jouvence à laquelle tout le monde peut assister et participer.

Informations

Label : Fat Possum / PIAS
Date de sortie : 17/02/2014
Site web : www.sssolidsss.com

Notre sélection

  • Not Complaining
  • Over The Sirens
  • Haze Away

Note RUL

4/5

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