Encensé par les uns, conspué par les autres, Slipknot n’en reste pas moins un groupe qui aura marqué les esprits. En effet, depuis sa création en 1995 à Des Moines dans l’Iowa, le groupe, composé de neufs membres portant des masques de clown, a su se faire remarquer par le label Roadrunner. Ainsi, il signe en 1999 un album éponyme, brutal et violent, qui connaîtra un succès phénoménal. Rapidement catégorisé comme un groupe de neo metal, Slipknot réussit à imposer ses nouveaux codes du genre à toute une génération. Par la suite, le groupe sortira trois albums ( “Iowa” (2001), “Vol.3 :The Subliminal Verses” (2004) et “All Hope Is Gone (2008)) et sera marqué par le décès brutal de leur bassiste, Paul Grey, en mai 2010. Dix ans après la sortie de “Iowa”, Slipknot décide de le rééditer sous la forme d’une édition spéciale anniversaire (2CD/1DVD) disponible depuis le 31 octobre 2011.
La réédition d’Iowa, outre le CD original (avec en bonus un nouveau remix de “My Plague”) contiendra sur le second CD, le live “Disasterpiece”, enregistré à Londres en 2002, ainsi qu’un dvd, avec un documentaire et quatre vidéos. Cela sera, pour les uns, l’occasion de se replonger dans cet univers forgé par Slipknot et pour les autres, le moyen de découvrir les raisons (fondées ou non) de son succès. Le disque démarre sur une intro où alternent des hurlements, des cris, des gémissements. Après cette petite mise en bouche, le décor est planté et le côté malsain qui s’en dégage va se répandre comme une traînée de poudre tout au long de l’opus. Ainsi, cette ambiance glauque va être accentuée à travers des titres comme “Iowa”, “Gently” ou bien encore “Skin Ticket”. En effet, des plages calmes, où se mêlent instruments et samples, laissent parfois place à des accélérations : on sent une violence latente qui ne demande qu’à exploser. En fond sonore, des rires raisonnent à certains moments et finissent même par se confondre avec les cris. La voix tantôt claire, tantôt hurlée de Corey Taylor en devient presque torturée. Les morceaux sont bruts, rapides, violents : les “beuglements” du chanteur, l’agressivité des paroles qu’il nous assène et la surabondance sonore sont poussés à leur paroxysme comme sur “Disasterpiece” ou “The Shape”. Devant ce chaos, on a vite fait de perdre ses repères, voir de se sentir oppressé et déstabilisé avec de tels titres. Ce qui n’est pas le cas de “Left Behind”, “My Plague” qui sont pourvus de refrains facilement mémorisables avec un côté mélodique. Quant à “People=Shit”, “Everything Ends” ou encore “The Heretic Anthem”, s’ils peuvent sembler parfois basiques, ils n’en demeurent pas moins efficaces et n’attendent que d’être repris en chœur par les fans. Le live qui se trouve sur le second CD est à la hauteur des prestations connues du groupe. Déjà sorti en format DVD en 2002, il permet aussi de réentendre des morceaux issus de l’album précédent comme par exemple “(Sic)”, “742617000027” ou “Eyeless”.
La question est de savoir si à l’heure actuelle, la sortie d’un tel album aurait le même impact. Il est bien évident que depuis dix ans il y a eu une évolution musicale. Le succès des uns poussera toujours les autres à surenchérir. Pourtant, aujourd’hui, qui peut se vanter de déchaîner les passions comme Slipknot l’a fait ?
Informations
Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 31/10/2011
Site web : www.slipknot1.com
Notre sélection
- The Heretic Anthem
- Left Behind
- Skin Ticket
Note RUL
4/5