Seether – Holding On To Strings Better Left To Fray

Quatre ans après le fameux “Finding Beauty In Negative Spaces”, qui en avait conquis plus d’un et qui suggérait un bel avenir pour la bande à Shaun Morgan, Seether est de retour avec son nouvel opus, “Holding On To Strings Better Left To Fray”. Bien que sa sortie ne se soit pas faite dans la plus grande joie pour le groupe (qui vient tout juste de se séparer de son guitariste Troy McLawhorn), avoir enfin du nouveau Seether dans les oreilles en est une pour nous.

Seether est une formation dont on peut se vanter de reconnaître assez aisément la marque de fabrique, avec un son parfois trop prévisible, ou répétitif. Et pourtant, sur ce disque, les sud-africains parviennent à nous surprendre de bien des manières. A commencer par la chanson qui ouvre l’album, “Fur Cue”, qui envoie du (très) lourd, puissante et efficace avec ses riffs accrocheurs. Quand on pense que la piste a été rajoutée sur un coup de tête du chanteur à deux mois de la sortie du CD, on se dit que les décisions impulsives vont bien à Seether. “Here And Now”, dont est tiré le nom de l’effort, est probablement l’un des titres les plus radio friendly du lot, et on ne serait pas étonnés qu’elle soit choisie comme futur single. Arrive “Country Song”, qui est un peu l’alien parmi les douze morceaux. Comment ça, Seether se met à la country ? Que les fans se rassurent, ce n’est pas dans les plans du groupe. Il s’agit en fait d’un hommage rendu par Shaun et ses acolytes à la ville de Nashville, où ils ont enregistré le disque. Et à vrai dire, cet essai est une vraie bonne surprise. Seul Seether pouvait écrire un morceau alliant la country et le rock et en tirer un résultat aussi efficace, qu’ils ont d’ailleurs choisi comme premier single. On retiendra “Fade Out”, “Down” et “Desire For Need” comme les chansons les plus heavy de l’album, avec des riffs de métal appuyés et une rythmique qui promet pas mal de headbanging en concert. Mais le titre le plus entêtant est bien “Tonight”, un pur concentré d’énergie où les guitares se déchainent, et qui deviendra sans aucun doute un tube. C’est aussi le morceau le plus positif de l’ensemble (“I’m sick of complaining about a beautiful life”), car il faut avouer que, comme sur les précédents opus, la plupart des textes parle des désillusions, peines et colères du frontman. Et pourtant, il faut bien admettre que l’émotion est moins présente qu’auparavant, peut-être parce que Shaun tire moins sur sa voix, ou que le gros travail de production qui a été fait atténue le coté “brut” qui ressortait des précédents albums.

Avec “Holding On To Strings Better Left To Fray”, Seether nous offre ce que le combo sait faire de mieux : du bon gros son rock, qui nous offre de purs moments de bonheur. On pourrait dire que ça sent un peu le réchauffé, ou même que c’est devenu assez mainstream (c’est vrai que fréquenter autant les membres de Nickelback les a sans doute un peu influencés), mais le renouveau apporté par l’incroyable énergie qui se dégage de l’album et les mélodies beaucoup plus travaillées qu’auparavant garantissent que ce disque deviendra un classique du désormais trio.