Rose Windows – Rose Windows

C’est dans une maison de Seattle que les liens d’une destinée ont crée le groupe Rose Windows. Formé en automne 2010 dans le Central District, les feuilles banches se sont noircies de notes, pour donner naissance à ce premier album, “The Sun Dogs”, le 25 juin 2013. Moins de deux ans après, l’expérience du studio s’est réitérée par la sortie de “Rose Windows” le 11 mai dernier. L’on bascule dans l’antre d’un univers musical obsolète pour certains et extatique pour les autres.

Cette tribu aux allures de hippies façon Gong que The Mamas And The Papas, ont mis le paquet dans une simplicité jumelée de génie. La preuve en est avec le premier titre, “Bodhi Song”. Un morceau d’introduction adéquat pour se laisser rêver sur les lignes de guitare de Chris Cheveyo et de Nils Petersen ainsi que le diamant vaporeux de la chanteuse Rabia Shaheen Qazi. C’est ici le rendez-vous du rock psychédélique aux pétales de folk et pour cela, rien de mieux que “Glory, Glory” pour devenir accro. La féminine Rabia tisserait même une moue à faire fondre les plus glaciales. La batterie de Pat Schowe tabasse et les guitares râlent à s’en coudre les yeux. Une petite ballade en compagnie de “Blind” harmonise les coeurs et les corps, la chaleur est montante et ce n’est qu’une ébauche. Ce voyage aux quatre coins des sens, parade ses chimères avec “Strip Mall Babylon”. L’on s’évertuerait à les comparer à des pointures telles que T. Rex dans “Cosmic Dancer” avec “Come Get Us Again” pour la partie guitare, mais l’ensemble Rose Windows demeure néanmoins authentique. Une nonchalance exacerbée se note à travers “A Pleasure To Burn” et l’on prend un malin plaisir à s’en brûler les ailes. Une mélodie tant envoûtante que spirituelle afin de s’achever au creux de “Hirami”, cette dernière est nostalgique et dévoile une douce confession aux âmes égarées. Sans prétention, ni volonté de regagner la terre ferme, juste l’envie de rester suspendu à cette écoute bien trop courte.

Les saveurs se veulent riches et subtiles. Les mots pèsent si peu tant l’impression de l’essai est généreuse. Un combo d’instruments maniés à la perfection qui laisse entrevoir une bien triste sensation, puisque la formation n’est déjà plus.