Chroniques

RedLight – Astronauts

Quatre ans après un premier album “Crash System Control” considéré comme une pépite ovniesque, RedLight revient avec son nouvel opus, “Astronauts”. Le groupe phocéen s’en tient à ce qu’il sait faire : un mélange quasi-mutant de rock, hip hop, éléctro, pop et blues. Techniquement et artistiquement impeccable, cet effort offre un bon compromis entre groove, harmonie, rythme et émotion, avec cette “patte” french touch, inhérente à RedLight. Des titres rock des plus furieux, des ballades blues et jazzy, en passant par des chansons groovy très funky pop. Plus pointu et plus abouti que le précédent, le disque propose douze titres complètement différents se complétant avec une étroite justesse. Allô Houston ? Paré pour la mise à feu !

“Faulty Track” se lance : c’est parti pour le décollage. Une mélodie planante où tous les instruments prennent leur place pour un morceau rock progressif aux influences trip hop. Le tout s’unit autour d’un pilier central, la voix du chanteur Londres enchaine un flow hip hop proche du Wu-Tang Clan et une puissance mélodique à cheval entre Eddie Vedder et Chad Kroeger. Changement radical, avec leur inspiration la plus électro funk, “Charlie Chaplin Disco Mobile”. Le morceau pénètre les conduits auditifs et explose dans les jambes, avec un flow entrainant rappelant le style des rappeurs anglais de The Streets. Par la suite, “Snowline” amène un morceau space rock-psychédélique, très aérien, dans la lignée de “Dark Side On The Moon”. Un lead-guitar des plus performants avec une pédale Wah utilisée à bon escient : David Gilmour sort de ce corps ! L’album enchaîne avec “This Word”, le titre le plus trendy de l’ensemble sorti tout droit d’un film de Wes Anderson, les cors et les trompettes apportent l’illusion d’une parade américaine organisée, d’une main de maitre, par RedLight, bluffant. Plus tard, une sitar se fait entendre, c’est “I know (The Moon)”, un morceau teinté d’hindouisme mais qui garde cette griffe RedLight. Un univers étrange où se mêlent également pistes de piano des films muets des années 30, voix douce ainsi qu’une guitare méthodique et mélodique. Des riffs distordus, une rythmique proche du blues mais qui semble venue d’ailleurs : “I Am Revenge” est le lieu de toutes les possibilités, le meilleur de Keith Richards et Dave Grohl dans un unique morceau. “Backward Evolution”, surprend encore : c’est lourd, pointu, puissant, la voix est presque menaçante et la basse tourmente. Le groupe conclut avec “Astronaut” et surtout le bonus “Comet”. C’est étrange, cela paraît si simple : une mélodie lancinante et mélancolique, une ballade calme et remplie d’espoir soutenue par un ensemble voix/guitare/chœurs. En faite, rien ne cloche, le disque ramène gentiment l’auditeur sur la terre ferme suite à ce voyage intergalactique, dans les quatre coins de l’univers musical, de RedLight.

En gardant sa particularité musicale, RedLight a su se renouveler et progresser, une belle promesse qu’apporte cette formation, dans le paysage musicale francophone. Avec “Astronauts”, les marseillais sont bien partis pour se retrouver la tête dans les étoiles.

Informations

Label : M & O Music
Date de sortie : 21/01/2013
Site web : www.noomiz.com/redlight

Notre sélection

  • Snowline
  • I Am Revenge
  • Comet

Note RUL

4.5/5