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PVRIS – EVERGREEN

PVRIS embrasse le changement et toute la dualité qui fait son essence musicale, mais le groupe de Lynn Gunn y perd son originalité.

PVRIS n’est plus le même groupe que lorsqu’ils ont sorti leur premier EP il y a dix ans. Du groupe d’origine, il ne reste que la fondatrice et multi-instrumentiste Lyndsey Gunnulfsen. Et près d’une décennie après avoir fait ses débuts en tant que groupe post hardcore avec White Noise en 2014, PVRIS se penche désormais sur l’électropop sombre, un chemin que le groupe avait timidement entamé sur les précédentes sorties. EVERGREEN est un disque de onze titres avec seulement quelques titres dépassant les trois minutes. Rapide ! Mais il se distingue aussi par le fait qu’il soit scindé en deux, ce qui en fait une véritable source de division chez les fans.

Une première partie prometteuse

La première partie de EVERGREEN propose cinq chansons très portées sur l’électronique. “I DON’T WANNA DO THIS ANYMORE” amène des éléments très électro, délaissant le rock plus traditionnel pour lequel PVRIS est reconnu. Cela ne veut pas dire que la chanteuse Lyndsey Gunnulfsen s’est complètement débarrassée de son passé de rock alternatif – les énormes batteries de “GOOD ENEMY” et les riffs qui soutiennent “GODDESS” sont là pour nous prouver le contraire – mais PVRIS prend ici un tournant très différent de ce que le groupe avait pu nous proposer. Le tube en puissance “GODDESS” est le point fort de ce disque (et de ce début d’album), et démontre d’une intensité qui sera difficile par la suite à atteindre. Gunnulfsen cultive, avec des titres comme “HYPE ZOMBIES” et “I DON’T WANNA DO THIS ANYMORE”, un penchant plus grunge assez intéressant… qui se transforme en une deuxième moitié décevante.

Mais l’intensité développée sur les cinq premiers morceaux est malheureusement de courte durée. La seconde moitié de l’ensemble est introduite avec les chansons plus pop “TAKE MY NIRVANA” et “SENTI-MENTAL”, qui perdent une grosse partie de l’atmosphère lourde et pesante développée sur la première partie du disque. Bien qu’ils soient indéniablement accrocheurs, l’énergie commence à faiblir. Entendons-nous bien : la pop n’a rien de honteux. Mais ici, il nous manque un peu de relief, de lourdeur, et les titres suivants ont du mal à convaincre. Il y a un regain d’intérêt avec l’instrumentation si unique de “LOVE IS A…” et “EVERGREEN”, mais cette curiosité s’efface bien trop vite.

Malgré sa deuxième partie d’album décevante, EVERGREEN a de nombreux atouts. PVRIS repousse les limites, explore de nouveaux territoires musicaux et refuse les chemins tout tracés. Avec cette démarche presque punk et son approche moins définie par un seul genre de musique, PVRIS se découvrira un nouveau public mais mettra aussi de côté les fans séduits par son côté rock alternatif, qui est ici très en retrait voire inexistant.

Informations

Label : Hopeless Records
Date de sortie : 14/07/2023
Site web : www.pvris.com

Notre sélection

  • GODDESS
  • EVERGREEN
  • ANIMAL

Note RUL

 3/5

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Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.