Chroniques

Pop Evil – Pop Evil

Voilà dix ans que “Lipstick On The Mirror”, premier album de Pop Evil est sorti. Depuis celui-ci, la troupe n’a jamais chômé et a offert au monde une collection de hits assez impressionnante répartie sur trois efforts aux couleurs assez différentes, passant de la ballade pop la plus hard FM à des hymnes bien riffus taillés pour les stades. Que peut-on donc légitimement attendre d’un groupe si prolifique et déjà couronné de succès à l’heure de son cinquième méfait ? La même recette ? Sans ajouter de poivre ? C’est mal connaître Leigh Kakaty et sa bande.

Quelques changements notables sont à noter. Tout d’abord l’arrivée de la batteuse Hayley Cramer faisant suite au départ de Josh “Chachi” Marunde l’an dernier et une production désormais confiée à Kato Khandwala, maître d’oeuvre sur les oeuvres phares de Paramore ou autres My Chemical Romance. Une stratégie s’avérant payante, à l’écoute de cette frappe si précise et puissante magnifiée par un son rond et chaleureux. Ce son est l’une des clés maîtresse de l’évolution du groupe. C’est simple, il n’aura jamais sonné aussi fort et juste que sur ce disque !

Preuve en est dès les premières secondes de “Waking Lions” et son riff ultra saccadé laissant rugir les basses de vos enceintes. Le single, ayant mis tout le monde d’accord à sa sortie, est une parfaite entrée en matière et dégage une positivité des plus communicative. Son refrain passionné, rehaussé de choeurs puissants, en font déjà un futur incontournable de la discographie de Pop Evil.

Cet opus éponyme est selon son chanteur, une sorte d’album concept où chaque chanson est la suite de l’autre, épousant le principe du Ying et du Yang dans sa forme. La première partie de l’ensemble se montrant clairement heavy, expérimentant avec grand succès des parties hip hop chantées à la manière d’un Rage Against The Machine de la belle époque (“Colors Bleed”, “Art Of War”) et dévoilant des sonorités quasi indus mis en valeur par des riffs en béton armée et une section rythmique au carré. La poire se verra coupée en son centre par l’hymne “Be Legendary” et son refrain à scander en boucle et l’essai se revêtir de sa partie “Yang” faite de morceaux plus mid-tempo, plus mélancoliques.

Attention : cela ne veut pas dire que vous allez vous endormir ! La prise de risque majeure se trouve ici. Comme si on passait de Metallica à Imagine Dragons. Et pourtant, ça le fait ! On se laisse emporter par toutes ces jolies mélodies magnifiées par la voix caméléon de Leigh Kakaty qui passe du chaud au froid sans frémir. Des titres comme “A Crime To Remember”, “When We Were Young” ou “Birds Of Prey” confirment l’état d’esprit ouvert du projet, proposant à l’auditeur une pause radiophonique bienvenue en brassant au passage quelques jolies influences à des formations plus “calmes”.

Pop Evil nous propose donc, au travers de cet effort éponyme, de naviguer sur des eaux tantôt tranquilles, tantôt très agitées. Un voyage mouvementé mais teinté d’une atmosphère des plus positives. Si “Onyx” (2013) dévoilait la phase la plus sombre du combo, cet essai -transformé- vise indéniablement la lumière et assurera à coup sûr, un succès -encore plus- mérité à Pop Evil sous le feu nourri des projecteurs.

Informations

Label : Entertainment One
Date de sortie : 16/02/2018
Site web : popevil.com

Notre sélection

  • Waking Lions
  • Colors Bleed
  • A Crime To Remember

Note RUL

4/5

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