Chroniques

Opeth – Pale Communion

Le groupe suédois Opeth revient avec un nouvel album, trois ans après le départ de Per Wiberg. Si ce départ avait marqué la formation par un changement de direction musical, “Pale Communion” n’y échappe pas non plus. Formé en 1990 à Stockholm, ils se sont démarqués par leur style différent à chaque disque, ils se réinventent en portant diverses casquettes, passant d’un metal progressif à un death mélodique ou encore à du rock. Une question se pose donc, cette fois-ci dans quel registre s’illustre t-ils ?

L’opus est lancé, le bouton play est enfoncé, de la même façon que l’on écoutait les albums quand le groupe a commencé. “Eternal Rains Will Come” annonce un morceau long et instrumental, après trois minutes de tête à tête avec les guitares, batterie et basse, la voix de Mikael Akerfeldt se fait entendre très calme, très posée. Dans l’ensemble, il n’y a pas grand-chose à dire de ce morceau, une fois que la voix semble installée, on retombe dans l’instrumental pour réentendre la voix et ainsi de suite, bref le titre donne une idée de ce qui vous attend, la pluie éternelle est arrivée et n’est pas prête à partir. Il est difficile de trouver une ou deux chansons qui se démarquent de cet essai. L’enchainement entre les pistes se fait facilement, peut être même trop. “Cusp Of Eternity” distillera deux solos de guitare, dont le premier semble venir de l’espace et le deuxième, plus travaillé, montre une capacité du guitariste sous-exploitée. Tout comme la piste 6, le son n’est pas mauvais, mais il manque quelque chose, elle devrait vous transporter et suivre son cours. Cependant, il s’agit bien ici d’une rivière très calme. Pour les fans de mythologies et autres, il sera difficile de passer à côté de “Goblin”, 4 min 32 de pur son instrumental, qui contrairement aux autres passages instrumentaux, ne lasse pas, une fois pris au jeu de cette mélodie (il faudra attendre cinq chansons pour se laisser prendre), elle se finit malheureusement trop vite ! Au final, ce sera surement le titre qui laissera le plus sur votre faim. Sa précédente chanson “Elysian Woes” est l’unique ballade de cette galette de cinquante-six minutes, la voix est très bien mise en valeur, à tel point que par moments, elle relayera les autres instruments, l’accompagnant au second plan. Toutefois, Opeth est capable de faire beaucoup mieux pour transmettre de l’émotion. “Moon Above, Sun Below”, LE morceau de l’album par sa longueur, 10 minutes 52 qui, au lancement du disque, semble une prise de risque très compromise. En effet, alterner les passages calmes, puis plus “joyeux” et ainsi purement instrumental relève du défi. La fin de ce duo lune – soleil est (enfin) là et les lignes de chant vont rester en tête, finalement un point positif pour cet effort, même si ses paroles finissent par être très rébarbatif. Il est (déjà ?) temps de clôturer ce nouvel essai, l’intro de “Faith In Others” donne une impression de sérénité et de calme plus prononcé que ses prédécesseurs. Rien de très surprenant, du “Pale Communion”, tous les éléments entendus sur cet opus se retrouve sur cette piste. Il faut avouer que l’intro et la fin sont bien travaillées.

Ce douzième album ne contient “que” huit titres, mais avec une durée supérieure à certains disques, pouvant dépasser quinze pistes. Opeth n’hésite pas à faire des morceaux longs au risque (trop souvent) de perdre l’auditeur. Même s’ils disposent de plusieurs genres musicaux, les suédois sont capables de faire beaucoup mieux. Tout en restant dans leur univers, ils s’enferment un peu trop dans leur bulle et ne laissant pas l’auditeur entrer dans ce monde. Un disque qui semble long, très long, qui, en vous laissant sur votre faim, risque de décevoir.

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 25/08/2014
Site web : www.opeth.com

Notre sélection

  • Goblin
  • Moon Above, Sun Below
  • Faith In Others

Note RUL

2.5/5

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