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Of Monsters And Men – FEVER DREAM

Of Monsters And Men a connu une ascension fulgurante grâce au succès mondial de son premier disque “My Head Is An Animal” (2012) et de son single “Little Talks”. Le second album, “Beneath The Skin” (2015), avait vu le groupe rester dans sa zone de confort, ce qui avait eu pour conséquence un accueil critique en demi-teinte.

Une évolution des sonorités voulue

Les cinq Islandais dévoilent “FEVER DREAM”, qui a pour mission de faire sortir la formation de sa léthargie musicale. En effet, la chanteuse Nanna Bryndís Hilmarsdóttir considère que sa façon de composer à la guitare acoustique est “prévisible”. Elle a donc décidé d’écrire cet album directement sur ordinateur. Exit la prépondérance des guitares acoustiques qui fait place à des beats électroniques, des synthés et des sons artificiels. L’objectif étant d’explorer de nouveaux sons et d’attiser la curiosité musicale du quintette.

Des ressemblances avec des artistes actuels

Les intonations prises par Nanna Bryndís Hilmarsdóttir font penser aux débuts de Taylor Swift sur le refrain de “Róróró”. Mais également à Romy Madley Croft de The XX sur “Waiting For The Snow”, qui met en avant l’utilisation d’un piano couplé à des bruitages et des effets électroniques.

La mélodie de “Wars”, s’appuie sur une basse bien mise en valeur, qui peut également faire penser à une version lounge du”Hold On, We’re Going Home” de Drake.

Un résultat confus et inégal

L’ensemble s’ouvre sur “Alligator” qui est sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux de “FEVER DREAM”. Une forme d’équilibre est atteinte grâce à la parfaite intégration des sonorités électroniques couplées à des percussions puissantes et rythmées. Ce morceau permet donc de faire le lien entre les sonorités passées et présentes du groupe et en fait un single idéal pour la saison des festivals.

“Wild Roses” sort également du lot avec des couplets tout en douceur et un refrain explosif et entraînant. Malheureusement, à part ces deux titres phares, il est dur d’en retenir d’autres. Le reste étant bien plus inégal et manquant cruellement de relief.

En ce qui concerne le chant il est majoritairement assuré par Nanna Bryndís Hilmarsdóttir en voix de tête. L’alternance avec Ragnar Þórhallsson, notamment à la moitié du disque avec “Vulture, Vulture” et “Stuck In Gravity” permet de stimuler et de dynamiser l’écoute.

L’identité folk remplacée par de la pop commerciale

Les percussions et les beats ajoutés sont souvent trop simplistes et sans intérêt (“Ahay”, “Under A Dome”). Les guitares, que cela soit folk ou électriques, sont en retrait ou absentes, malgré de bonnes idées (“Soothsayer”, “Ahay”).

De même, les refrains sont beaucoup moins collégiaux et explosifs que à l’accoutumée. Le mixage des instruments, quant à lui, est beaucoup plus lisse. En effet, il cherche simplement à faire ressortir la voix de tête, à la manière de l’industrie pop. “FEVER DREAM” reste un album agréable mais qui se laisse oublier par son manque d’originalité et d’identité. En somme, la mélancolie folk des précédents disques est remplacée par une pop lumineuse.

Le résultat final est forcément frustrant car les nouvelles sonorités sont exagérées et Of Monsters And Men semble imiter les tendances actuelles afin de s’assurer un certain succès.

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 26/07/2019
Site web : www.ofmonstersandmen.com

Notre sélection

  • Alligator
  • Wild Roses
  • Wars

Note RUL

 2,5/5

Ecouter l’album

1 Commentaire

  1. Je suis totalement d’accord avec cette chronique, on ne retrouve plus du tout l’esprit des deux premiers albums, dommage.

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Augustin Gobs
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