Chroniques

Noel Gallagher’s High Flying Birds – Who Built The Moon?

Troisième album pour l’un des terribles frangins Gallagher. Un peu plus d’un mois après Liam qui a sorti son premier album, “As You Were“, Noel le défie avec le tout nouveau “Who Built The Moon?” : qu’il fasse grincer des dents par l’improbabilité de son ensemble ou chavirer les coeurs parce que cela reste du Gallagher, l’essai ne manquera pas de surprendre ses fans.

Exit l’oasisme d’une britpop bien rangée, Noel et ses High Flying Birds tentent une envolée émancipatrice vers les contrées du grand n’importe quoi. Après “Noel Gallagher’s High Flying Birds” (2011) et “Chasing Yesterday” (2015), c’est une fois de plus en collaboration avec les trois anciens membres d’Oasis, Jeremy Stacey, Lenny Castro et Mark Rowe, que le onze titres a vu le jour. On sent la volonté de faire beaucoup, mais l’ensemble sombre vite dans le trop. Le public connaissait déjà “Fort Knox”, single sortie il y un mois et qui s’inscrit dans le rock psyché troublant et plutôt mécanique. L’introduction fonctionne très bien, mais c’était sans compter un second morceau qui fait s’écrouler toute promesse d’excellence.

“Holy Mountains” semble en effet vouloir mimer l’Oasis tant aimé sans pour autant en prendre la douce saveur, quitte à en devenir un poil exaspérant. Ce ne sera pas le seul emprunt : on notera entre autre un “Be Careful What You Wish For” qui semble avoir piocher à l’aveugle dans les célèbres riffs des Beatles pour finalement récupérer sans pression (ou presque) celui de “Come As You Are”.

Tout n’est pourtant pas à jeter : “Keep On Reaching”, ses allures orchestrales et son refrain des plus entraînants ont tout bon. De même avec le titre qui fait office de réponse au nom de l’album, le sombre “The Man Who Built The Moon” et ses guitares grinçantes sont une franche réussite. Quant aux deux morceaux d’instru, “Interlude (Wednesday Part 1)” puis “End Credits (Wednesday Part 2)”, ils auraient fait plus d’effet sur un essai homogène. Ici, ils ne font que brouiller une fois de plus l’identité de l’album par un certain manque d’intérêt et une longueur injustifiée (deux minutes c’est beaucoup trop pour du plat).

Noel Gallagher devrait laisser la Lune où elle est et s’empresser de revenir sur Terre. “Who Built The Moon?” n’est pas mauvais, mais on sent que l’ex-Oasis ne sait pas trop où donner de la tête. Pas de catastrophe tout de même, si bien qu’on s’abstiendra de lui en vouloir. Il reste qui il est, et on se plait à penser que l’horizon s’éclaircira pour lui.

Informations

Label : PIAS
Date de sortie : 24/11/2017
Site web : www.noelgallagher.com

Notre sélection

  • Keep On Reaching
  • The Man Who Built The Moon
  • Fort Knox

Note RUL

3/5

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