Chroniques

Nightshade – 1426

Fondé en 2007, Nightshade grandit peu à peu et commence à se faire une place de premier ordre dans le paysage musical actuel. Preuve en est avec des tournées auprès de groupes majeurs tels que The Black Dahlia Murder, After The Burial, Fleshgod Apocalypse ou encore Dagoba. Le quintette, composé de Trevor Birnie (chant), Bastien Deleule (guitare), Gerald Audiard (guitare), Etienne Gonin (basse) et Vincent Vidal (batterie), présente son nouvel album “1426” ou l’histoire d’un homme confronté face à ses doutes et ses réflexions face à la vie. Cette nouvelle réalisation réussira-t-elle à nous faire adhérer à l’univers si particulier des Français ?

Pour les non-initiés, la musique de Nightshade se résume à un savant mélange d’une énergie débordante et une utilisation judicieuse de multiples effets au service de la mélodie. Le titre éponyme d’ouverture se place dans cette veine avec une intro toute en douceur avant une explosion de décibels et de screams rageux. Ce dynamisme se retrouve à de nombreuses reprises au fil de l’écoute à travers des morceaux où le duo batterie/basse est détonant (“Inclusive”, “Ruins”, “Snake In The Grass”). “Brothers In Arms” attire l’attention avec un rythme effréné taillé pour le live. La guitare, avec ses nombreux breaks et riffs assassins, est bien mise en avant et fait de ce titre un incontournable du tracklisting.

Si la puissance qui se dégage des morceaux est primordiale, Nightshade n’en oublie pas l’aspect mélodique qui lui tient tant à cœur. “Phalaenopsis” et son introduction planante installe un décor propice à l’évasion, le scream de Trevor Birnie se mariant à la perfection à l’instrumental. “Moon Child” met également en lumière la capacité de la formation à utiliser toutes les ficelles du registre aérien. L’ambiance angoissante et planante se confond idéalement avec la voix ténébreuse et les parties de guitares profondes de Bastien Deleule et Gerald Audiard.

Aucun reproche ne peut être formulé à l’encontre de la production qui est d’une efficacité remarquable. Cependant, l’écoute s’essouffle peu à peu et perd en intensité. Les pistes s’enchaînent sans que l’on arrive à déceler une réelle cohérence malgré une qualité instrumentale indiscutable.

“Aokigahara” qui conclut cet album le fait avec brio. En référence à la célèbre forêt du suicide au Japon, Nightshade réussit à installer une atmosphère propice à cet univers empreint de douleurs et mélancolies. Le piano et les voix lointaines évoquent parfaitement toute la douleur que suscite ce lieu de peines et de malheurs.

“1426” est un disque d’une qualité indiscutable tant du point de vue musical que dans sa production. Cependant, peut-on parler d’un album majeur ? Le fait que les morceaux s’enchainent sans que l’on ne réussisse à déceler une réelle cohérence laisse perplexe et fait naître un léger goût d’inachevé. Cela n’enlève en rien au savoir-faire du quintette qui réussit à créer un univers qui lui est propre et à donner envie d’écouter à plusieurs reprises cette nouvelle œuvre. En cela, “1426” est un succès indéniable.

Informations

Label : Marked Man Records
Date de sortie : 16/02/2018
Site web : www.facebook.com/nightshadeofficial

Notre sélection

  • Brothers In Arms
  • Ruins
  • Aokigahara

Note RUL

3.5/5

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