Chroniques

Niflheim – Personae

Qu’obtient-on lorsqu’on verse du folklore (genre trolls, esprits et elfes – sauf que là, aucun elfe en vue) sur du metal (genre qui fait du bruit) ? Et bien, avec un bon dosage, on peut obtenir du Niflheim. “Personae” est le premier album du groupe francilien, c’est donc avec une pointe de curiosité que nous le découvrons…

Le disque démarre avec un “Rock The Harem” qui nous met vite dans le bain. Il ne faut que quelques secondes pour s’apercevoir que chez Niflheim, la guitare est l’instrument le plus prépondérant. Visiblement nourrie au heavy metal depuis un moment, la dite-gratte envoie un peu trop de bois pour le bien de ses camarades de jeu, et tend à les éclipser. Le violon finit néanmoins par se faire entendre et le chant demeure plus qu’audible (et bon). “Rock The Harem” demeure donc un morceau sympathique et rythmé, à défaut de plus. S’ensuit un excellent “Holy Mushroom”, où les instruments cohabitent bien mieux, échange guitare-violon à l’appui, et où on découvre un tout autre Niflheim. L’enchaînement avec le groovy (et très bon) “Deep” permet enfin d’entendre la batterie, tandis que “Spirits” nous offre beaucoup plus de versatilité dans le chant (comprendre : une brillante alternance entre puissance et légèreté) et nous dévoile un peu plus le violon, qui soutient en grande partie la mélodie, et ce pour un résultat tout à fait plaisant. “The 13th Warrior” vient alors ajouter sa (belle) pierre à l’édifice, tout en nous rappelant par moment que trop de guitare tue la guitare. Ou plutôt, trop de guitare tue les autres instruments, même si l’alternance avec le violon reste de bon goût. “The Blacksmith” est quant à lui un excellent morceau, rythmé et entraînant, doté d’un excellent break, d’un soupçon d’originalité… bref, peut-être le meilleur de l’album avec “Holy Mushroom”. Mais paradoxalement, il fait aussi du mal à “Personae”, car il marque un sévère contraste avec la suite. En effet, la tracklist est – comme trop souvent avec les premiers albums – mal équilibrée, et un “Watery Grave” un peu préconçu ne parvient pas à prendre le relais comme il le devrait, en dépit du violon et de la guitare qui tentent tour à tour de redonner de la vie à ce morceau. S’ensuit alors un “Birth Of A Succubus” qui ne décolle jamais et un “Sailing South” qui mise tout sur l’énergie et l’entrain, pour un résultat fort sympathique mais sans beaucoup de personnalité. “Happy Drunk Friend” a la bonne idée d’introduire un peu d’originalité à un moment où le disque en a fort besoin, et “The 13th Warrior”, de retour en version symphonique, vient regonfler le ballon d’intensité. L’opus se termine sur un “Molly’s Tavern” au final tout à fait adapté à la clôture d’un album, mais le problème est là, “Personae” souffre d’un réel trou d’air.

Faisons un bref bilan. Niflheim nous propose une production moyenne, une bonne poignée de compositions intéressantes, un chant quasiment irréprochable, des instruments plutôt bons quoique régulièrement sous-exploités (la batterie, la basse, par moment le violon… non non, pas la guitare) et un tracklisting qui souffre d’un appel d’air à mi-parcours. Ce manque de régularité nous pousse à les priver d’une quatrième étoile, mais ne vous y trompez pas, la première partie de “Personae” est chaudement recommandée.

Informations

Label : Red Rivet Records
Date de sortie : 24/05/2011
Site web : www.niflheim.org

Notre sélection

  • Holy Mushroom
  • Deep
  • The Blacksmith

Note RUL

3/5