Chroniques

Murderdolls – Women And Children Last

Huit ans après “Beyond The Valley Of The Murderdolls”, le premier album qui a fait connaitre les poupées tueuses sur la face du monde, le groupe fait son grand retour en 2010… à deux ! En effet, les trois autres membres ont préféré se consacrer à leurs carrières respectives, laissant la lourde tache à Wednesday 13 et Joey Jordison de redorer le blason des Murderdolls. Ainsi naquit “Women And Children Last”. Un second opus qui carbure avec la même recette que sur son prédécesseur à quelques différences près.

La première écoute de ce “Women And Children Last” peut au départ sembler ennuyeuse tant les quinze titres paraissent identiques. Ce qui est faux car en réalité, si vous vous penchez sur chaque titre tel un légiste sur son autopsie, vous remarquerez que ces chansons ne sont pas aussi directes que celles du premier disque ce qui ne veut pas dire qu’elles sont moins efficaces, bien au contraire. Tout d’abord, les paroles de Wednesday sont moins choquantes et plus sinistres, sans parler de sa voix qui est au top, plus heavy qu’auparavant sans se priver de ses habituels cris à en réveiller les morts ! De plus, les jeux de batteries sont à la hauteur des talents multi-instrumentistes du percussionniste de Slipknot : les riffs de guitares et les puissantes frappes des fûts rendent ainsi des morceaux comme “Summertime Suicide” ou “Nowhere” très catchy, jusqu’à frôler le hit “radio-friendly” tout en restant dans l’univers “horror” digne des séries B datant des 80’s. On notera au passage une petite référence à John Lennon sur le refrain de “Death Valley Superstars”. Ce coté accessible s’arrête d’ailleurs dès le premier single “My Dark Place Alone”, inaugurant la partie la plus heavy de “Women And Children Last”, un peu comme si Alice Cooper rencontrait Slipknot. “Homicide Drive” est l’un des titres qui sort le plus du lot avec son mélange entre rock’n’roll et sonorités black metal crées par la double pédale de Joey. Ce morceau est sans doute le plus représentatif de l’évolution musicale de Murderdolls. Mention spéciale pour le guitariste de Mötley Crüe Mark Mars et ses incroyables solos sur “Drug Me To Hell” et “Blood Stained Valentine”, les deux seuls titres pouvant se rapprocher des débuts du duo américain. Un petit bémol pour les dernières chansons (bouches-trous?) telles que “Rock’N’Roll Is All I Got”, “Nothing’s Gonna Be Alright” ou encore “Whatever You Got, I’m Against It” rendant “Women And Children Last” un brin répétitif. Par ailleurs, elles pourraient très bien apparaitre sur l’un des albums solo de Wednesday 13, ce qui n’est guère surprenant. Le chanteur avait lui-même déclaré avoir retravaillé ses compositions personnelles pour cet opus.
En bref, ce second volet, c’est comme les montagnes russes, au début on a peur de ce que cela va donner mais à force, on devient accro et on a tout de suite envie de refaire un tour !

A défaut d’être un album parfait, “Women And Children Last” (on notera le petit clin d’œil à Van Halen) va certes déstabiliser les fans des débuts notamment avec la nouvelle direction de Murderdolls et la thématique des chansons. Mais personne n’est parfait dit-on. Et puis au lieu de refaire un même disque, le groupe a su évoluer et proposer des compositions ayant un sens et cela permettra peut être d’élargir sa fanbase. Un bon retour en somme !

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 30/08/2010
Site web : www.murderdollsband.com

Notre sélection

  • Summertime Suicide
  • Homicide Drive
  • Blood Stained Valentine

Note RUL

4/5

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife