Motion City Soundtrack – Panic Stations

Trois ans après la sortie de “Go” ayant fait rentrer à nouveau le groupe dans les rangs du label indépendant Epitaph Records, les Américains de Motion City Soundtrack sautent le pas et dévoilent “Panic Stations”, leur sixième format long. Produit par John Agnello (Sonic Youth, Social Distorion) au célèbre Pachyderm Studio (là où Nirvana a pondu “In Utero” (1993)), ce disque s’est vu enregistrer dans une ambiance très directe et une idéologie “back to basics” impliquant des prises live. Un processus donc relativement vintage qui a donné lieu, au final, à un ensemble de onze pistes.

Il n’aura fallu que quatorze jours au quintette pour conclure une nouvelle aventure en studio et ouvrir un nouveau chapitre de MCS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne s’attendait pas à grand chose de la formation qui semble fonctionner depuis près de vingt ans de la même manière et des mêmes procédés. Bien sûr, il existe toujours l’espoir d’être surpris, pour notre plus grand plaisir, et de vouloir désormais tourner sept fois notre langue dans notre bouche avant de parler. De ce fait, il nous devait d’écouter “Panic Stations” pour obtenir une réponse nette dans notre esprit. Entre riffs de guitare poussifs, sans conviction (“Anything At All”, “Lose Control”) et la voix de Justin Pierre presque étouffée par la production (“It’s A Pleasure To Meet You”, “Over It Now”), une première moitié de l’effort ne s’avère que peu convaincante. Et ce, malgré une réelle bonne volonté de retour aux sources et une utilisation des significatifs synthés ayant fait la marque de fabrique de Motion City Soundtrack.

Il est surtout clair que la prise de risque n’est pas au cœur de l’actualité, ce qui n’apporte, dans un premier temps, rien de nouveau à ce que l’on connait déjà des Américains. Une seconde partie, pas révolutionnaire au plus haut point, a au moins la chance d’être dans une mouvance remuante et turbulente, avec une voix plus en avant, à l’instar du premier single “TKO”, “Heavy Boots” ou du point fort de ce CD, “Gravity”. Des chansons qui sauvent les meubles et qui, avec une certaine allure, confirmeront en live le statut de la formation et rattraperont le manque de nouveaux tubes. Ce dernier point peut peut-être s’expliquer par un chant un tantinet paresseux et timide sur les bords, par un mixage de sons électroniques parfois assourdissant, mais peut également se justifier par la méthode d’enregistrement live, plus franche mais pas forcément adaptée à la situation. Quoi qu’il en soit, il faut creuser et savoir être patient avant de réellement se laisser emporter par cette galette. Tristement.

Motion City Soundtrack connait-il ses dernières heures en tant que combo ? Ce n’est pas ce que l’on souhaite ! Car même si ”Panic Stations” n’est pas aussi poussé que se devrait d’être un sixième album, celui-ci constitue une bonne base sur laquelle s’appuyer pour un nouveau décollage… Avec plus de hits percutants et de punch, s’il vous plait !