MIRADOR – MIRADOR

MIRADOR, c’est la rencontre entre Jake Kiszka (Greta Van Fleet) et Chris Turpin (Ida Mae), deux guitaristes-chanteurs fascinés par les mythes et les légendes. Ensemble, ils proposent un premier album éponyme qui s’adresse aux amateurs de rock “à l’ancienne“, teinté d’un voile de mystère et prêt à nous envoûter.

Des influences britannico-américaines

L’ensemble s’ouvre sur “Feels Like Gold”, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le titre nous plonge tout de suite dans une atmosphère particulière : on a l’impression d’entrer dans un studio où tout se joue en direct. L’album de MIRADOR sonne comme un disque à l’ancienne, avec ses aspérités, ses respirations, et cette énergie indissociable des sessions live. Le rendu n’est pas lisse, mais ce n’est pas désagréable, c’est même ce qui lui donne du caractère.

Les influences britanniques et américaines se croisent tout au long du disque, portées par les parcours respectifs de Jake Kiszka et Chris Turpin. Sur “Roving Blade”, on retrouve des textes qui soulignent ce croisement ainsi que des guitares qui évoquent les envolées de Led Zeppelin, tandis que “Must I Go Bound” rappelle les ballades folk aux racines profondes du Sud des États-Unis. Ce mélange transatlantique donne naissance à un rock habité, peut-être parfois rugueux, où les voix se répondent comme deux échos d’une même mémoire musicale.

Mystère et poésie

MIRADOR, ce sont aussi des textes qui ne s’expliquent pas seulement : ils se ressentent. On navigue entre visions floues, douleurs intimes et paysages mentaux. “Dream Seller” parle d’illusions comme on évoque un sortilège alors que “Ashes To Earth” transforme la perte en rituel. L’écriture est imagée, cryptique, habitée et l’ensemble est porté par un son marqué, brut et efficace. On pense à des fantômes, à des routes sans fin, à des voix qui murmurent plus qu’elles ne crient. C’est cette poésie trouble, presque mystique, qui donne à l’album sa profondeur et son pouvoir d’envoûtement.

Avec ce premier album, MIRADOR pose les bases d’un projet solide et singulier. Le duo puise dans ses influences sans s’y enfermer, et propose un rock habité et envoûtant. C’est un premier disque qui intrigue autant qu’il captive, et qui promet bien plus qu’un simple hommage au passé. Une belle entrée en matière, qui donne envie de suivre la suite.