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Miles Kane – Sunlight In The Shadows

Déjà le sixième album solo pour l’artiste anglais à l’accent scouse bien prononcé. Après avoir déjà exploré diverses facettes à travers ses albums précédents et ses nombreuses collaborations, à quoi peut-on s’attendre avec Sunlight In The Shadows

Une vraie partie de plaisir 

Une chose est sûre : Miles Kane ne fait jamais deux fois le même disque. Cette fois, direction Nashville, pour une immersion totale dans l’univers vintage et instinctif de Dan Auerbach. Mélangé à son propre univers, le résultat fait mouche et nous embarque pour une virée solaire. L’ouverture avec “Love Is Cruel” et “Electric Flower”, les deux premiers singles de l’album, permet de prendre la température : d’un côté, une ballade dramatique aux accents cinématographiques, portée par des guitares tremolo et des chœurs soul; de l’autre, un groove plus glam et psychédélique. On reconnaît au fil de l’écoute des influences marquées, notamment le côté glam très inspiré de Marc Bolan et du groupe T.Rex sur des titres comme “Sunlight In The Shadows” ou surtout “Without You”.

Les mélodies sont accrocheuses et respirent une vraie maturité artistique. On sent tout le plaisir que Kane a pris à l’enregistrement. Les guitares grattent à merveille, les riffs sont inspirés et mémorables : ce sont eux qu’on retient particulièrement.

On retrouve aussi des morceaux plus doux, comme les ballades “Always In Over My Head” et “My Love”. “Slow Death” flirte avec une ambiance psychédélique sur les couplets, tandis que “Walk On The Ocean” pousse plus loin le groove psyché, sur un tempo plus lent et contemplatif. L’ensemble s’enchaîne avec une fluidité naturelle, et la conclusion de l’album apparaît comme cohérente et parfaitement dosée.

La touche Auerbach

Impossible de dissocier ce disque de la présence de Dan Auerbach, producteur et multi-instrumentiste, et surtout figure incontournable du duo The Black Keys. Il imprime ici sa signature sonore avec une finesse remarquable. Enregistré en trois jours dans ses studios à Nashville, le disque bénéficie d’une esthétique analogique et spontanée qui fait la force des productions de l’artiste. 

Auerbach ne se contente pas de produire : il joue des riffs, il chante les chœurs et il façonne le tout. Kane s’entoure de musiciens d’élite (Patrick Carney, Tom Bukovac, Nick Bockrath) et ensemble ils créent un écrin sonore captivant. On retient par exemple le morceau “Sing A Song To Love” co-écrit avec Patrick Carney, dont la batterie ouvre le morceau avec un rythme particulièrement accrocheur, porté par l’énergie contagieuse d’un Miles Kane déchaîné. La touche Auerbach, c’est aussi cette économie de moyens : pas de fioritures, pas de surproduction. Juste des prises directes, des textures vintage, et une ambiance qui évoque les années 60-70.

Avec Sunlight In The Shadows, Miles Kane signe l’un de ses albums les plus cohérents et solaires. Porté par une production instinctive et très réussie, il explore de nouvelles nuances sans renier son identité. C’est un disque qui groove et qui confirme que Kane est bien plus qu’un sidekick de luxe : c’est un parolier accompli, capable de traverser les époques avec style et sincérité.

Informations

Label : Easy Eye Sound
Date de sortie : 17/10/2025
Site web : mileskane.com

Notre sélection

  • Sing A Song To Love
  • Electric Flower
  • Sunlight In The Shadows

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album

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Stéphanie K Perera
J'ai la tête dans les nuages, des paillettes plein les yeux et les oreilles qui dansent (pas littéralement, je ne sais pas les faire bouger sur commande malheureusement, mais pour environ 20% de la population, il paraît que c'est un jeu d'enfants...)